
© 2015 Casterman
Titre : Mort sur le lac
Scénariste : Benoît Sokal
Dessinateur : Pascal Regnauld
Coloriste: Hugo Sokal
Éditeur : Casterman
Collection : Ligne rouge
Parution : Mars 2015
Prix : 11,50€
Canardo est sur des terres connues puisqu’il est à nouveau en le Duché de Belgambourg où une cliente amnésique lui demande de retrouver son identité. Elle a été sauvée par un pêcheur d’anguilles alors qu’elle était à moitié morte dans le lac. Pour commencer son enquête, le détective privé n’a pas grand-chose si ce n’est un bouton de manchette en or frappé des armoiries belgambourgeoises. De plus, le petit paradis pour exilés fiscaux est touché par une immigration clandestine en provenance de Belgique. En effet, la Duchesse fait un constat alarmant à ses ministres concernant ces chômeuses wallonnes qui viennent envahir leur paisible pays pour travailler au noir ou encore se prostituer. Et le fait qu’elles empruntent le lac Belga – principal attrait touristique du Duché – pour arriver à leurs fins, risque de ternir son image. Ainsi, elle a décidé de promouvoir l’ex-commissaire belge à la retraite Garenni, une vieille connaissance de Canardo, patron de la police du lac. Mais Canardo flaire l’embrouille. Il y a anguille sous roche, il en est certain !
Affublé d’un trench-coat neuf pour l’occasion et la clope au bec, Canardo est de retour dans une enquête comme on les aime. Avec son atonie caractéristique et son regard vitrifié par l’alcool, il se retrouve au cœur d’une affaire de traite des blanches où Benoît Sokal (Kraa) intègre les problématiques des boat-people et de la prostitution inhérente. Heureusement le sens intuitif du privé lui permettra de mettre un peu d’ordre dans cet imbroglio avec en fond de tableau l’immunité politique. C’est noir, glauque mais qu’est-ce que c’est bon ! Cependant, comme toujours avec Canardo, il y a une femme. Et cet album ne déroge pas à la règle avec Laura/Jane l’énigmatique amnésique au regard troublant qui laissera tout le monde, en fin d’album, le bec dans l’eau avec certaines interrogations. Rassurez-vous, les réponses se trouvent très probablement dans La mort aux yeux verts, suite programmée de cet opus. Graphiquement, Pascal Regnauld livre un travail soigné et maîtrisé. Une prestation désormais solo que la palette chromatique aux ambiances sombres et bien senties d’Hugo Sokal met parfaitement en valeur.
Un très bon polar dont la suite est attendue avec impatience !
Stéphane Girardot
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