Titre : Trajectoires en vol
Scénariste : J. Michael Straczynski
Dessinateur – Coloriste : Tommy Lee Edwards
Éditeur : Panini Comics
Collection : 100% Marvel
Parution : Juin 2008
Prix : 12€
Le destin peut parfois se jouer à pas grand chose. Une simple balle de 7,9 grammes tirée sur une personne bien précise et tout change. Sur le docteur Abraham Erskine, par exemple, un jour plus tôt que prévu. Alors qu’il devait le lendemain tester son super-sérum sur le jeune Steve Rogers, l’opération est annulée. A défaut de super-soldat, le projet Iron Man est relancé et Rogers en a le profil physique. L’amure qui le portera, dangereuse, affaiblira son cœur et le tuera à petit feu, mais le garçon y est prêt. La victoire finale est à ce prix. Mais la balle qui a tué Erskine a fait une deuxième victime, un jeune militaire nommé Ben Parker. Son neveu Peter, sans modèle à suivre, néglige les études et n’en fait qu’à sa tête. Il s’aventure un jour sur un terrain militaire, alors que la bombe Gamma y est testée. De quoi devenir vert…
Même s’il prend de nombreuses libertés dans les dates pour que son scénario tienne la route et que tout s’enchaîne, J. Michael Straczynski réalise une histoire tellement dingue qu’elle en est géniale. Cette uchronie au pays des super-héros propose tellement d’autres possibilités à ce qu’on connait que ça en devient un jeu : que serait devenu Steve Rogers s’il n’était pas Captain America ? Comment Peter Parker aurait géré le fait d’être Hulk ? Et inversement, Bruce Banner en Spider-Man ? Comment aurait évolué Reed Richards si son voyage spatial n’avait pas eu lieu ? Le scénariste se permet toutes les folies dans cet album atypique qui ne lui donne aucune limite. Le pire est que l’ensemble est fluide malgré tous ces destins changés, seule la fin, un peu rapide, est en dessous de la qualité du reste. Tommy Lee Edwards, très à l’aise pour mêler des créatures fantastiques à un univers réaliste, montre son talent pour la mise en scène et sa faculté à s’approprier des personnages sans copier qui que ce soit. Sans compter ses couvertures, particulièrement réussies.
Un album foncièrement original, qui ne délaisse ni l’action ni la psychologie, et s’amuse à grands coups de « what if ».
Arnaud Gueury
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