Depuis la rentrée, la saga initiée par Jean-David Morvan et Philippe Buchet, devenue incontournable dans le paysage de la bande dessinée, a passé un nouveau cap avec la sortie de Sillage : Premières armes, une nouvelle série dérivée en parallèle du 17ème tome. Philippe Buchet étant justement présent à Saint-Malo pour présenter ces deux albums avec Pierre-Mony Chan, nous n’avons pas manqué de les rencontrer pour en discuter.
Voici donc une nouvelle série dérivée qui va s’intercaler, c’est une volonté de poursuivre encore l’univers de Sillage ?
Philippe Buchet : C’était une façon de reprendre un peu, finalement, une petite période qui avait été éludée et qu’on s’était réservée sous le coude avec Jean-David Morvan, en se disant effectivement qu’un jour on ferait peut-être une série sur les premières missions. On avait commencé à en mettre quelques-unes dans Les Chroniques de Sillage, mais ça a été un peu difficile sur les derniers tomes de faire travailler 4 auteurs, 5 si on compte la personne qui fait les pages de présentation de chaque histoire, ce sont des délais difficiles à gérer pour un seul livre, pour avoir la remise des planches, etc. Donc, on avait un peu laissé en stand-by Les Chroniques de Sillage, et puis on a parlé un jour de faire un album de chroniques où ça ne serait qu’une seule longue histoire. Du coup on est retombé sur ce truc, en se disant qu’il y a aussi l’initiation de Nävis à son rôle d’agent, finalement ses premières missions entre l’école militaire et celles sur le terrain. Donc, c’était l’occasion. On a toute suite pensé à Pierre-Mony Chan car, en discutant avec Jean-David, on s’est dit qu’on pouvait peut-être faire une série parallèle, comme un spin-off, ou plutôt une série dérivée…
Ou un univers étendu.
PB : Voilà ! On avait retenu 2/3 noms de dessinateurs et Pierre-Mony était en tête. Il avait déjà travaillé sur une chronique et elle avait été vraiment superbe. Voilà, on s’est dit que s’il était d’accord…
… il a le style dynamique qui s’adaptait à ça !
PB : Je savais que ça serait beau. Je savais que la mise en couleur serait superbe. J’adore ce qu’il fait sur Cross Fire.
Une série qui a beaucoup évolué d’ailleurs. Pour le dernier tome il s’est donné à fond.
PB : J’attends le prochain avec impatience et, du coup, on attendra le prochain Premières Armes avec encore plus d’impatience. Ça a été l’occasion, s’il était d’accord, de mettre tout ça en branle avec le parfait enthousiasme de notre éditeur.
Pierre-Mony, comment s’est passée cette introduction dans l’univers de Sillage ?
Pierre-Mony Chan : Je ne voudrais pas vieillir Philippe, mais c’est une série que j’adore depuis que je la connais. Quand j’étais étudiant à Emile Cohl, il y avait deux clans : les fans d’Yslaire et les fans de Sillage, de HK, de Nomad, et j’étais plutôt dans cette catégorie-là. Et ce sont vraiment ces séries qui m’ont donné envie de dessiner et de continuer à dessiner. (Philippe rit) Mais non, c’est vrai !
Ça donne l’impression de rentrer dans un musée !
PMC : Je sais, ce n’est peut-être pas agréable…
PB : Si, si, c’est agréable ! (rires)
PMC : Je savais qu’on pouvait faire quelque chose avec ce genre de dessin un peu hybride, bizarre. Mais moi, j’étais directement passé de la série L’Épervier au manga.
En s’éloignant un peu du réalisme franco-belge classique.
PMC : Alors que j’adorais ça quand j’étais plus minot. J’avais des journaux de Tintin reliés en grosse encyclopédie. J’étais super content de lire ces trucs-là, les vieux romans.
Mais ce n’était pas exactement ce que tu voulais faire.
PMC : Moi, je savais que je voulais dessiner. Après, il y a eu les dessins animés à la télé. Je reproduisais Les Chevaliers du Zodiaque au feutre sur du canson d’école. Et puis très rapidement, j’ai vu qu’il y avait un autre graphisme qui me parlait beaucoup plus et ça m’a donné vraiment envie de persévérer là-dedans. Je ne savais même pas du tout s’il y avait un débouché, ce n’était même pas ça l’intérêt ou la question. Je dessinais même sur les tables du lycée…
Donc, vous voilà plutôt partis sur une nouvelle série qu’une nouvelle chronique à développer ?
PB : On s’est dit que ce serait mieux de faire une nouvelle série dans ce cas-là parce qu’on pourrait faire plusieurs missions. Je ne sais pas encore si on se restreindra à un certains nombre d’albums parce que, finalement, le but était de s’intercaler entre le tome 2 et le tome 3. On avait hésité au départ entre le tome 1 et le tome 2 où elle retombe en enfance, c’est-à-dire qu’elle retourne à l’école, elle apprend le sillagien, les règles sillagiennes. Mais je pense que ce serait une autre série à faire parce que ça serait vraiment un univers différent et ça ne serait pas Nävis, la série que Munuera faisait où là elle était vraiment toute petite et avant Sillage. Là, ça serait Sillage Académie, ou Sillage School plutôt. Là aussi ça serait intéressant à faire. Mais on s’est dit que si on faisait Sillage à l’école, ça serait quelque de chose de plus fermé, elle serait toujours sur le vaisseau, ça serait moins ouvert que peut l’être cette période qu’on a choisie. Là, les missions peuvent se dérouler n’importe où, on peut avoir quelque chose qui se déroule entièrement dans une académie militaire à un moment, on peut avoir des cours théoriques et pratiques, ça peut être assez rigolo de voir en plus qu’elle est encore dans sa période où elle est assez rebelle, elle tout ce qu’elle veut en faisant semblant d’obéir aux ordres, où elle est un peu familière avec la hiérarchie. Donc tout ça est assez drôle, elle garde son côté frais qu’elle avait beaucoup au début, un peu rebelle et fraîche, qu’elle a toujours un peu mais maintenant avec aussi un côté plutôt dur et un personnage devenu plus dramatique.
C’est plaisant de revenir à cette époque-là ?
PB : Oui, c’est marrant ! Ça fait travailler sur le personnage. Finalement, ce qu’on a fait des fois dans certains albums avec des flash-backs – quand on la voit jeune ou dans le tome 10 par exemple où il y a plusieurs flash-backs, on la voit petite, on la voit Nävis, finalement, avant Sillage – je trouve ça toujours intéressant. Et là, c’est comme un gros flash-back qui peut être sur plusieurs albums, et c’est aussi très intéressant d’essayer de retrouver ce qui nous avait amusés à l’époque.
C’est amusant de travailler justement sur deux moments complètement différents, de revenir sur le début tout en sachant ce qui lui arrive ensuite ?
PB : C’est ce qui est drôle. C’est un peu schizophrénique, ça fait travailler sur le personnage sans tout le background qu’il a maintenant. C’est intéressant, je trouve, parce que, le lecteur a aussi ce recul. Elle a vécu beaucoup de choses où n’importe qui aurait baissé les bras à un moment. Donc c’est intéressant de confronter les deux Nävis à deux époques où elle est encore insouciante, mais nous on sait ce qu’il l’attend, donc c’est sympa de faire une série qui ne soit pas construite chronologiquement, c’est-à-dire de ne pas avoir fait Premières Armes en tome 3. Nous on sait ce qu’il va lui arriver, le lecteur aussi, donc on peut faire des petits clins d’œil. Comme avec Mika, le personnage qu’on voit dans le tome 16 et qui est acteur dans le Premières Armes, c’est assez marrant de jouer un peu comme ça.
Ça doit être plaisant de se dire qu’on a créé un univers tellement riche qu’on peut sans arrêt en rajouter ?
PB : C’est un peu effrayant, on se demande si des fois on ne va pas se casser la figure. Il faut être toujours vigilant parce que plus on crée de portes, de trucs et de machins, plus on a l’occasion d’avoir oublié quelque chose. Surtout que les personnages ont une certaine faculté ou une ambiguïté qui fait que des fois si on choisit tel personnage, il faut bien penser à tout. C’est assez marrant ! Justement c’est ce qui est assez palpitant à écrire.
Au niveau du dessin, as-tu eu besoin de guider Pierre-Mony ?
PB : Ça a été plus sur le gabarit de Nävis que je ne voulais pas trop élancée. Je voulais qu’elle reste comme elle est : assez petite et musclée. Pas trop longue et fine comme dans certains mangas, où on a plutôt tendance à étirer les membres, etc. Et même si elle est un peu plus mince, je trouve que là il a trouvé le bon compromis.
Ça reste un peu sa patte ?
PB : Oui, il fallait qu’il se l’approprie en tout cas. Il fallait trouver le bon équilibre. Le côté un peu stylisé mais qu’elle reste quand même un peu Nävis. Je pense que les lecteurs ont adhéré parce que les retours ont été assez positifs. Les gens ont trouvé que Nävis se ressemblait comme elle est là. Mais son caractère aussi est fort. C’est dans sa gestuelle et son caractère que c’est elle, même si elle est dessinée différemment. Ce qui est intéressant avec les Chroniques, c’est qu’elle est dessinée dans d’innombrables styles mais c’est toujours Nävis. C’est ce que moi j’adorais, voir comment les auteurs avaient interprété notre héroïne sur leur histoire, comment ça serait adapté à chaque trait de chacun.
Il y a eu une galerie de dessinateurs assez étonnante !
PB : Oui, il y a eu un petit paquet d’auteurs l’air de rien, c’était chouette !
Quand tu as eu la proposition de rejoindre cette série, tu as rapidement accepté ?
PMC : Ça remonte à très longtemps, la proposition, je ne saurais pas situer précisément, je sais que c’est un projet qu’avait Jean-David en tête depuis un moment. Mais j’étais pris par ma série chez Soleil, Cross Fire, qui n’est pas encore finie d’ailleurs. Le tome 7 arrive ! Je crois quand même qu’on m’a proposé la série il y a très longtemps, quand j’en étais au tome 4 ou 5, je crois. C’était plus ou moins suite à un salon à Reims justement où on avait été invité par l’équipe du studio 510TTC. Il y a eu d’abord une petite collaboration sur une Chronique de Sillage pour me faire un peu la main. Quand je le revois, c’était jeune on va dire…
PB : Non, non, c’était très bien !
PMC : Ce qui m’a fait plaisir, c’est que le vilain robot de ma petite histoire a été repris après. Voilà, ça s’est fait petit à petit, Il y a eu des périodes où on ne s’est plus parlé pendant un temps parce que j’étais vraiment très pris par ma série et je n’avais pas le temps de faire autre chose. Je fais mes couleurs aussi, donc ça multiplie le temps par trois me concernant. Ce n’était pas dans les priorités. Ce qui a tout remis au premier plan, c’est le rachat de Soleil par Delcourt.
Et tu as réussi à coordonner les deux ?
PMC : Non. Sillage a pris le pas sur Cross Fire parce qu’il y avait des délais évidemment.
C’est pour ça qu’on attend aussi longtemps pour Cross Fire !? (rires)
PMC : Clairement, oui. C’est de la faute de Philippe et de Jean-David ! (rires)
Comment se sont passés les premiers moments ? Un peu intimidants ?
PMC : C’est vrai, au début, c’est un peu tétanisant. Donc, les premiers traits sont un peu hésitants. On n’ose pas trop montrer ce qu’on fait parce qu’on sait que les premiers essais ne vont pas plaire. Donc, oui, ça a été un peu compliqué et finalement, au fur et à mesure, on m’a mis à l’aise et on ne m’a pas trop massacré.
Tu n’es plus non plus un débutant.
PMC : En SF, j’avais tout à réapprendre. J’ai fait du contemporain jusqu’à présent même si mes premiers amours étaient SF/Fantasy très classiques, plus SF que cyber-punk. Ça m’a permis un petit retour aux sources même si j’avais tout à revoir. J’adore le design industriel, j’ai essayé de faire quelques essais mais ce n’est jamais évident de remettre en marche un truc en sommeil depuis quelques années.
C’est venu assez vite quand tu as vraiment commencé l’album ?
PMC : Après, ce qui fait que ça va assez vite, c’est qu’on n’a pas le choix, il faut avancer. Parce qu’il y a Thierry Joor (NDR : directeur éditorial chez Delcourt) qui appelle et envoie des mails, on peut faire le mort un peu mais pas trop longtemps (rires). Donc, comme je n’ai pas eu de pression graphique, on m’a laissé vraiment libre. Et puis, ça se passe sur une planète inédite, je ne risquais pas de faire d’impair en réutilisant des influences de mauvaise façon.
Tu as senti que tu pouvais mettre ta patte dans cet univers-là, tout en gardant quelques codes, l’aspect des personnages, etc. ?
PMC : Les proportions, c’était le plus compliqué. Ma Nävis, effectivement, était un peu difficile. Elle est encore un peu entre les deux, elle change quand même pas mal, c’est pas tout à fait fixé. Il faudra un peu de temps encore. J’espère que j’ai fait un personnage qui n’a pas choqué trop de monde, ne pas avoir mis trop de bandes sur son nez, ses bras, ses cuisses.
PB : Ça, c’est les couleurs…
PMC : J’espère ne pas en avoir trop oubliées.
Et les couleurs justement, comment ça s’est déroulé ?
PMC : J’ai fait les 14 premières planches tout seul, à mon rythme, tranquille, en me faisant plaisir, avec des nuances sympas et puis, à la quatorzième, on m’a fait me rendre compte qu’à ce rythme-là ce n’était pas gagné. Donc, j’ai dû débaucher ma chère et tendre qui est également auteur chez Delcourt qui s’appelle Alice Picard, qui a volé à ma rescousse comme elle l’a déjà fait une ou deux fois sur Cross Fire. Donc, on a travaillé en binôme dessus, côte à côte… Elle faisait ma première couche de finition et je faisais la deuxième pour unifier un peu les pages entre elles.
En faisant quelque chose de personnel ou en se référant aux autres albums ?
PMC : Il y a eu un peu de tout. C’est vrai que pour moi, ça se passe vraiment sur une autre planète, donc il y a plein de choses inédites, j’ai eu quelques aliens au début que j’ai piochés dans le bestiaire de Philippe. Sinon on a encore une fois été assez libre d’inventer. On en a profité, on s’est fait plaisir, on a inventé des extra-terrestres un peu rigolos.
PB : C’est le côté plaisant dans Sillage, de se faire plaisir. Moi, j’aime bien dessiner tous les vaisseaux, toutes les bestioles… On peut faire un vaisseau en forme de n’importe quoi, on peut faire un extra-terrestre en forme de n’importe quoi, vraiment un truc qu’on trouve marrant. Maintenant, j’ai vachement de mal avec une série où il y a besoin de plus de documentation, comme sur Jour J, tu ne peux rien inventer ! C’est pour ça qu’il ne faut pas hésiter à se lâcher.
PMC : La peur que j’avais était qu’avec un personnage qu’on aime trop, on se lâche au niveau graphique, avec plein de détails, et qu’il revienne plus souvent. Comme je lis le scénario par petites tranches, si je délire trop dessus et que je me le tape ensuite pendant tout l’album, c’est compliqué ! Notre méchant est un peu translucide, avec des organes et autres qui se baladent à l’intérieur. Je me suis dit « j’espère qu’on ne va pas trop le voir et qu’il sera souvent sous d’autres formes ! » Mais quand même, c’est le côté fun de pouvoir inventer des choses. Venant du contemporain hyper documenté, ça change la vie. Même si c’est aussi très confortable, le contemporain hyper documenté. Car Google Image est ton ami. Après ce n’est jamais les bons angles, mais en regroupant quelques photos, on recompose une scène.
Pour revenir aux Chroniques, c’est quelque chose qui pourrait être refait ?
PB : Oui, je pense qu’il y a toujours des petits scénarios qui traînent, des scénarios auxquels j’avais réfléchi, sur lesquels Jean-David avait déjà travaillé. Je pense qu’il y a de quoi de refaire quelques albums de chroniques si l’occasion se présente. Après, il faut pouvoir le caser dans les plannings. Là, il y a aussi une bible Sillage qui est en gestation, donc ça prend beaucoup de temps car, justement, il faut vraiment tout mettre à plat dans l’univers…
Ce sera sous quelle forme ? Une BD ou un beau livre ?
PB : Ça sera une Bible, vraiment un livre : le guide de Sillage. Comment ça marche, les vaisseaux, les civilisations, comment fonctionne la hiérarchie dans Sillage, qui commande, combien il y a de sillages – est-ce qu’il n’y en a qu’un ou plusieurs dans l’univers qui explorent chacun de leur côté ? Sur les télé-portails : est-ce qu’ils sont tous reliés entre eux, est-ce qu’il y a des sécurités ? Finalement, on essaierait de le faire comme on le fait pour un jeu de rôle par exemple où on est obligé de tout cloisonné pour qu’on puisse jouer et nous, ça nous aidera aussi de tout mettre à plat.
C’est un projet ou c’est en cours ?
PB : C’est en cours. On a trouvé un rédacteur qui a commencé à écrire tout le côté narratif, le texte explicatif. Maintenant, il faut faire l’inventaire de tous les dessins qu’il va falloir insérer, ça va être énorme ! Des pages de vaisseaux, des pages d’armes… Il va y avoir beaucoup, beaucoup de choses qu’on pourra reprendre dans ce qui a été fait parce j’ai fait beaucoup de dessins quand même. Même si j’ai fait aussi beaucoup de dessins de Nävis, il n’y en aura qu’une ou deux, c’est tout, parce que ce n’est pas le sujet du livre. Le livre, c’est Sillage. C’est un guide d’intégration finalement. C’est le guide de bienvenue sur Sillage ! Après, il y a aura une forme graphique à trouver. Il faut que ce soit vraiment attrayant, clair. Donc, c’est un gros travail. C’est vraiment construire un livre. Il y a eu Les Mondes de Valérian qui étaient sortis dans le même esprit.
Dès qu’il y a un univers riche, c’est bien pouvoir y plonger dedans à n’importe quel moment. Ça permet à ceux qui arrivent un peu sur le tard de se repérer.
PB : C’est pour ça que c’est bien de le faire maintenant. On a passé le milieu de la série, je dirais. On a prévu d’en faire 30, on en est au 17, donc je me dis que ce serait pas mal si le bouquin sortait vers le 20ème tome parce ce serait le bon moment pour que les lecteurs puissent au mieux appréhender les albums en leur donnant plein d’informations.
On peut supposer que plus on arrivera vers la fin et plus il y aura des références, des clins d’œil et des choses qui vont se regrouper ?
PB : On a mis des petits jalons dans certains albums et on les utilise après. Comme pour le fils de Nävis, nous on le savait depuis le tome 3 et on l’apprend au tome 15. C’est pareil, on a mis d’autres jalons sur d’autres choses, c’est intéressant d’avoir du long terme, d’avoir une série sur la longueur parce qu’on peut disséminer petit à petit les informations.
C’est le super luxe !
PB : C’est surtout le luxe d’avoir des lecteurs car c’est quand même lié à ça. C’est un produit, même si le terme peut être décrié, mais il faut qu’il y ait des clients sinon il n’existe pas. On peut dire qu’il y a des BD créées à perte pour poursuivre l’œuvre en elle-même. Mais dans le milieu de l’édition classique, effectivement, avoir beaucoup de lecteurs permet d’avoir une liberté beaucoup plus importante.
Merci beaucoup à vous deux !
Propos recueillis par Arnaud Gueury.
Interview réalisée le 11 octobre 2014.
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Réagissez !
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