Emilie Decrock est une dessinatrice particulièrement suivie sur les réseaux sociaux comme vous pourrez le constater ci-dessous. Elle a accepté de participer à une interview interactive au cours de laquelle les adhérents de l’association La Ribambulle ont pu lui poser leurs questions. Rencontre.
Bonjour Emilie, tu es diplômée en architecture d’intérieur, comment en es-tu arrivée à travailler dans le monde de la BD ?
Alors j’ai choisis des études d’archi intérieur plus par « sécurité » que par passion car pensant que je trouverai plus facilement du travail avec une formation « technique »… mais une fois diplômée, même si j’ai vécue mes premières années freelance grâce aux commandes d’archi, je me suis vite lassée de ce milieu, de ses contraintes etc et j’ai cherché d’autres moyens d’exercer ma passion qu’est le dessin. Je me suis donc tournée vers l’illustration pure et la BD.
Tu as débuté avec la série Street Girls. Comment se sont déroulés tes débuts ?
Alors non en fait tout est partie de mon blog. Quand j’ai décidé de me réorienter j’ai ouvert un blog pour m’exercer et échanger sur mon dessin, et petit à petit, au fur et à mesure de mes progrès j’ai été contactée par des éditeurs, jeunesse d’abord avec des livres scolaires et des magazines girly puis BD avec les éditions Petit à Petit avec qui j’ai travaillé sur deux collectifs, puis Soleil et particulièrement la collection Strawberry qui cherchait des dessinateurs pour des BD type « ado girly ». J’ai donc proposé le thème du graffiti avec une bande de copines un peu « street style » et ça a débuté comme ça.
Par la suite tu as dessiné l’album adapté de la pièce de théâtre Ils s‘aiment de Michèle Laroque et Pierre Palmade. Y a-t-il des contraintes particulières en tant que dessinatrice pour ce type d’adaptation ?
Oui, effectivement, là aussi ce sont eux qui m’ont contacté. Je dirais que la principale contrainte était de rester fidèle à la pièce et au ton humoristique de celle-ci. Pierre Palmade a d’ailleurs participé à la relecture de chaque scène pour s’en assurer, la ressemblance avec Michèle Laroque et Pierre Palmade devait aussi être là. A part cela, j’étais plutôt libre dans le style et la composition des pages, ce qui était fort agréable.
Une suite est-elle prévue ?
C’était prévu à la base mais finalement cet album restera un one shot…
Tu as plus de 26000 fans sur Facebook, ton style qui t’est propre joue forcément mais est-ce que cela te demande quotidiennement beaucoup de temps pour le développer ?
Eh oui, plus de 26 000 personnes qui suivent mon travail, j’en reste complètement bouche bée car je ne trouve pas que mon « style » justement justifie autant d’audience. Il est assez simple et épuré, et donc même si je passe quand même du temps sur mes illus car je suis plutôt perfectionniste. Ça prend un petit peu de temps. Et puis je dois dire que c’est devenu un plaisir de pouvoir avoir cet échange, surtout quand on travaille seule chez soi et qu’on n’a pas spécialement d’avis ou de regard sur ses créa. Du coup, Facebook est devenu un vrai moteur et un vrai lieu d’échange.
Aurais-tu un conseil en particulier à donner à un jeune illustrateur pour développer son réseau de fans ?
Alors j’en sais trop rien, peut-être multiplier sa présence sur la toile en essayant de figurer sur les sites de référencement d’artistes, etc. Et puis surtout échanger autant que possible.
Est-ce que tu ressens un soutien tout particulier de ces nombreux fans quand tu sors un nouvel album ?
« Quand je sors un nouvel album »… Humm… c’est à dire que j’en sors pas toutes les cinq minutes donc difficile à dire… Mais globalement oui, je ressens leur soutien pour chacune de mes « idées ». Par exemple, la cession de dédicace @home spéciales fêtes que j’ai fait l’an dernier a eu un vrai succès auquel je ne m’attendais pas, et cela entièrement grâce à leur suivi et leur soutien, c’est sûr.
Tu travailles également en freelance, peux-tu nous en dire plus sur ton activité extra-BD ?
Effectivement c’est d’ailleurs ma principale activité, je travaille entre autre régulièrement pour le magazine Disney Girl pour lequel j’illustre chaque mois la rubrique Beauté, intitulée C’Top et pour la société Luxury Attitude pour laquelle je travaille mensuellement au travers d’illustrations intitulées Les Maximes de Sophie qui sont utilisées par cette société dans le cadre de leur spécialité qui est la formation du personnel travaillant dans le secteur du luxe. Ensuite, à côté de ces commandes mensuelles je travaille aussi pour des collectifs de chara design, des commandes de particulier, etc.
Es-tu plutôt crayon et papier ou stylet et tablette pour dessiner ?
Alors je dessine au crayon puis travaille la couleur à la tablette graphique sur mon dessin scanné.
La mise en couleurs de manière traditionnelle ça ne te tente pas ?
Eh bien justement j’en ai fait beaucoup durant mes années d’archi. Je travaillais mes perspectives couleurs aux feutres à alcool sur de très grands formats. J’ai aussi beaucoup travaillé au pastel sec sur des créations personnelles. J’étais même très réfractaire à la colo « info » à cette époque. Et puis une fois que j’ai découvert le stylet… je ne l’ai plus lâché. Mais c’est vrai que la couleur tradi me manque parfois et je songe à reprendre mes pastels un de ces quatre.
Quels sont tes projets à venir et en particulier ceux liés à la BD ?
Niveau BD plusieurs choses se profilent à l’horizon, des essais en cours, une proposition de scénar qui me plait beaucoup. Il y a aussi ce personnage de Sony Brownn héroïne de Street Girln dont j’aimerais faire quelque chose. Bref tout cela est encore flou pour en parler précisément. Et surtout je ne voudrais pas « mettre la charrue avant les bœufs » comme on dit.
Une suite de Street Girl ou plutôt un spin-off pourrait donc voir le jour ?
Pas vraiment une suite, plus un spin-off en effet. On y réfléchit encore.
Merci à toi d’avoir répondu à nos questions.
Propos recueillis par Florence Daubry, Stéphane Girardot et Nicolas Vadeau.
Interview réalisée le 12 novembre 2014.
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