C’est à l’occasion de la 7e édition du festival de Bande Dessinée de Château-Gontier, dans le superbe lieu du couvent des Ursulines, et avec la complicité des membres de l’association Adaptations de Cholet, que nous avons eu la chance de rencontrer Ingrid Liman. Dans le cadre de l’exposition qui lui était dédiée, et avec toute la gentillesse qui la caractérise, elle a accepté de répondre à quelques-unes de nos questions.
Ingrid, Bonjour ! Tu présentes aujourd’hui ton travail à l’occasion du festival de Château-Gontier. Est-ce la première fois que tu fais l’objet d’une exposition ?
Sous cette forme-là, oui, c’est la première fois, et j’en suis très heureuse, cela me fait très plaisir (rires). Cela me permet de mettre en avant le côté « poétique » de mon travail, chose dont j’ai rarement l’occasion, mais également le côté méthodique, qui ne serait pas forcément visible hors de ce contexte qui rappelle un peu celui d’un théâtre.
Dans ton album Une vie à écrire, c’est l’histoire de deux personnages qui se croisent, se perdent, se retrouvent. Alors, cette femme qui se débat dans un monde d’hommes, est-ce un sujet sensible pour toi ? Te projettes-tu dans ce personnage ?
En fait, elle doit toujours se battre : contre ce monde d’homme, contre sa famille. C’est une femme cassée qui doit se retrouver pour enfin savoir qui elle est. Finalement, elle est toujours à la recherche de sa vraie identité, sa vraie personnalité. Non, je ne crois pas me projeter à travers elle. Je ne pense pas qu’il soit systématique que l’on s’identifie à travers un personnage. Elle est elle et je suis moi.
Le dessin, le cadrage, le découpage des planches, tout est fait d’une manière très cinématographique. Comment, en bande dessinée, arrive-t-on à ce type d’écriture ?
Eh bien, en fait, c’est très simple : le scénariste, Jérôme Félix, a découpé son scénario sous forme de story-board, déjà. C’est vrai qu’il a une culture cinématographique assez importante. Cela a vraiment facilité les choses pour l’assemblage final. Sa vision des choses était primordiale.
Une de tes particularités est d’utiliser de la feuille d’or pour la colorisation de tes dessins. Comment t’es venue cette idée ?
Tout d’abord, j’ai toujours été très influencée par la période art déco, et j’ai trouvé que l’assemblage de cette matière convenait très bien à ce que je voulais faire ressentir de mon dessin. Ensuite, en travaillant la feuille d’or, j’ai vraiment été séduite par la manière dont elle modifiait l’éclairage : on aurait dit qu’elle s’appropriait la lumière, qu’elle l’absorbait. J’ai immédiatement adhéré. C’était pour moi une excellente idée pour mettre mon dessin en valeur, je trouve. Et puis il y a le côté un peu « fantasme » de l’or (rires).
Et la musique ? T’aide-t-elle dans ton travail ? En écoutes-tu beaucoup ?
Je travaille BEAUCOUP avec la musique, vraiment ! C’est toujours, en fait. Mon registre varie pas mal, il s’agit surtout de l’état d’esprit du moment. Je n’ai pas réellement de préféré quoique j’écoute beaucoup d’artistes anglais et allemands. J’apprécie le fait qu’une musique soit douce et qu’elle me porte, m’emporte dans ma bulle. Oui, cela j’aime beaucoup.
Et tes projets pour la suite ?
J’ai pas mal d’envies pour la suite. Je pense laisser un peu l’univers de la bande dessinée proprement dite pour m’orienter un peu plus vers celui de l’illustration. C’est un endroit où je me retrouve, j’y suis mieux. Et puis j’aimerais bien aussi exposer en galerie, je réfléchis d’ailleurs actuellement dans ce sens. Voilà, j’aimerais bien élargir un peu mes horizons professionnels (sourires).
Ingrid, merci de nous avoir accordé un peu de ton temps.
Propos recueillis par Joël Leroy, avec Frédérique Biron et Nicolas Blondel.
Interview réalisée le 1er octobre 2016
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