- Titre(s) : Bukowski – De liqueur et d’encre
- Scénariste(s) : Michele Botton
- Dessinatrice(s) : Letizia Cadonici
- Coloriste(s) : Francesco Segala
- Editeur(s) : Petit à Petit
- Parution : Février 2024
- Prix : 19,90 €
- EAN : 9782380461916
Charles Bukowski est né à Andernach, près de Cologne, en 1920, d’une mère allemande et d’un père californien. Dès 1923, la famille déménage à Los Angeles. Solitaire et souvent moqué pour son accent allemand, il se réfugie dans la lecture, puis grandit et découvre l’alcool chez un pote. Frustré par sa situation financière, le père violente son fils, jusqu’au jour de trop. Charles, qui avait déjà pris l’habitude d’écrire, décide de voler de ses propres ailes et tente de faire publier ses nouvelles et poèmes, tout en s’adonnant à son autre activité favorite : boire, pour oublier sa vie. Son boulot à la poste est merdique, ses relations conjugales sont toxiques. Bientôt, un éditeur providentiel vient frapper à sa porte et lui propose un salaire pour qu’il écrive son premier roman. La carrière de celui qui se fera appeler « le vieux dégueulasse » décolle pour ne plus jamais retomber.
« En la coupant en rondelles, j’aurais pu ouvrir une boucherie et faire fortune. Mais c’était une femme et je devais la baiser. C’était comme plonger dans une piscine pleine de beurre fondu ».
De liqueur et d’encre est un sous-titre bien trouvé pour résumer la vie et l’œuvre de Charles Bukowski, tant l’une comme l’autre sont associées à son alcoolisme. On rentre très vite dans cette biographie, en prenant des coups de fouet comme l’auteur lui-même dans son enfance malheureuse. La narration à la première personne est fluide, incisive, et nous promène à différentes périodes de sa vie, sans temps mort ni ennui. On comprend comment il s’est construit, comment il s’est égaré aussi, pour devenir cet écrivain aux thèmes autobiographiques : le quotidien infernal, les femmes, l’alcool. L’éditeur ouvre d’ailleurs l’album par un avertissement en appelant à l’intelligence du lecteur pour replacer certaine scènes et attitudes dans un contexte qui n’engage que le personnage. Une précaution sans doute un peu inutile mais qui confirme que cet auteur torturé, qui considérait qu’il fallait avoir vécu des drames pour bien écrire, méritait bien un Docu-BD. Les dix chapitres se lisent vite et avec un plaisir décuplé par un graphisme efficace et des couleurs bien dans l’ambiance. Les bonus documentaires, répartis en cinq doubles pages, permettent d’approfondir le sujet en évitant les redites, et sont suffisamment condensés pour ne pas gâcher la lecture de bande dessinée.
Un Docu-BD réussi, qui donne envie de lire du Bukowski. N’est-ce pas le meilleur résultat ?
Nicolas Raduget
Réagissez !
Pas de réponses à “Bukowski – De liqueur et d’encre”