Titre : Buffalo Runner
Scénariste – Dessinateur – Coloriste : Tiburce Oger
Éditeur : Rue de Sèvres
Parution : Janvier 2015
Prix : 16€
Croisant la route de cruels bandits qui viennent de décimer la quasi-totalité d’une famille en route pour la Californie, Edmund Fisher suit son instinct et règle leurs comptes à ces insensés. Seule la jeune fille a pu être sauvée, et il leur faut se reposer mais sans s’endormir car l’arrivée d’un assaut final contre leur planque est imminent. C’est alors une parfaite occasion pour ce cow-boy charismatique de revenir sur sa vie faite d’aventures surprenantes, d’amour et de désillusions.
La narration de ce tueur de bisons qui a dû passer par des épreuves si difficiles pour continuer d’exister est passionnante. De son enfance avec les Indiens à son échange contre des marchandises, on traverse sa dure vie lors de la guerre de Sécession, on comprend son expérience du maniement des armes auxquelles il est si attaché, et on s’extasie de revivre ce qu’a pu être pour certains la conquête de l’Ouest à travers son expérience d’homme de main. Avec des allusions historiques fort bien amenées, ce western tape juste et plonge le lecteur dans la vie bouleversante qu’a vécu ce Buffalo Runner avec une sensibilité touchante. Les sentiments sont en effet très présents, servis par un dessin à l’aquarelle soigné, émouvant, dont les pleines pages sont magnifiques, et par un scénario cruel. Cet ensemble en fait une œuvre très réussie qui immerge pleinement dans les flash-back contés. Le lecteur sort de la lecture avec une fin surprenante, percutante, qui finit d’établir la cruauté d’un monde qui ne peut plus nous être que racontée.
Tiburce Oger signe ici un one-shot fascinant, touchant, et magnifiquement abouti.
Nicolas Davy
Buffalo Runner est une plongée en immersion dans le grand Ouest américain. Au fil des pages, Tiburce Oger nous fait vivre l’épopée tragique de Ed Fisher, témoin involontaire de cette page d’Histoire que fût la conquête du Far West. Loin des stéréotypes du cow-boy hollywoodien, on découvre ici un personnage plutôt meurtri, abîmé par un chemin qui semble toujours s’allonger… Il arrive quelquefois que, au fil des lectures, on se découvre l’envie de s’exprimer sur un album marquant. Buffalo Runner fait partie de ceux-là.
Un moment de lecture très réussi, que l’on prend beaucoup de plaisir à savourer.
Joël Leroy
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