Titre : Boulevard des monstres
Scénariste : Paul Jenkins
Dessinateur : Fred Pham Chuong
Coloristes : Veronica R. Lopez & Christophe Sonesaksith
Éditeur : Les Humanoïdes Associés
Parution : Septembre 2019
Prix : 14,99€
Malgré sa population aussi effrayante que bigarrée, Monstreville connait la paix depuis de nombreuses années, chaque communauté vivant paisiblement avec ses voisins. Fille d’un zombie et d’une sorcière, Gina est le symbole d’un métissage heureux et régale les habitants de ses célèbres pâtisseries. Mais un événement fâcheux va mettre à mal ce bel équilibre. La mort d’un vampire, puis de loup-garous, va déclencher une série de réactions faisant resurgir toutes les vieilles haines. Alors que des expéditions punitives sont sur le point de briser la ville, Gina et ses compagnons tentent de trouver l’origine du problème, certainement le fruit d’un démoniaque complot…
« Je ne vais pas laisser des traditions obsolètes anéantir des années de progrès. Faut trouver une solution avant que ça pète. »
Loin de ses œuvres plus « matures », Paul Jenkins s’essaie à une aventure grand public et aisément accessible aux jeunes lecteurs voulant se faire gentiment peur avec une galerie de monstres légendaires pour la plupart plutôt sympathiques. S’il n’oublie pas d’ajouter de nombreux éléments pouvant être perçus comme une critique à notre société actuelle – comme ce grand escalator menant au « monde d’en haut » ressemblant fort au fameux ascenseur social dont on entend souvent parler – le scénariste britannique joue avec les codes de chaque créature fantastique et les imagine réunis dans une grande ville où chacune peut vivre dans son quartier ou en commun avec les autres. L’enquête pour démêler le complot s’avère ensuite plutôt simple et sans grande surprise, mais elle est surtout l’occasion de suivre un personnage amusant – Gina et ses « absences » – dans une aventure rythmée et colorée que Fred Pham Chuong met en scène avec talent, bien que les couleurs ne semblent pas toujours idéales pour mettre son trait en valeur. Le dessinateur français donne en tout cas beaucoup d’énergie à cet album copieux et montre un bel aperçu de ses capacités.
Un sympathique voyage au pays des monstres.
Arnaud Gueury
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