Titre : Les 100 Démons de l’Ombre Jaune
Scénaristes : Christophe Bec & Corbeyran
Dessinateur : Paolo Grella
Coloriste : Sébastien Gérard
Éditeur : Soleil
Parution : Septembre 2021
Prix : 14,95€
En pleine guerre d’Indochine, le commandant Bob Morane mène un largage de parachutistes au dessus d’une zone stratégique que l’armée française peine à tenir. Sa mission est de convoyer un scientifique sur place afin de résoudre une mystérieuse affaire de guerrières invincibles qui déciment les troupes. Témoin d’un carnage commis par ces femmes, Bill Ballantine en perdrait presque son humour naturel. Avec son ami Bob et le général Beaufranchet, ils vont rapidement être confrontés à une nouvelle attaque qui soulève la possibilité que les assaillantes soient toutes des clones. La capture de l’une d’elles et une guide autochtone vont les amener vers une zone interdite et à l’ancestral temple de Lac Long Quân…
« Si la réponse à nos questions se trouve dans ce temple, il va bien falloir aller au-delà de cette peur! Ces furies qui déciment les soldats français pourraient bien un jour s’en prendre à votre village! »
Si chaque lecteur pourra se faire son propre avis sur l’intérêt d’une reprise, un débat sans fin qui n’est souvent tranché que par le volume des ventes au détriment parfois de la qualité ou de la proposition artistique, il est impossible de remettre en cause l’amour porté par Christophe Bec au héros créé par Henri Vernes. L’auteur a longtemps tourné autour, avant que ne soit choisie la relecture contemporaine Bob Morane – Renaissance, son projet non retenu ayant même été retravaillé et publié sous le titre Lancaster. Avec son complice Corbeyran, il met ainsi tout son cœur dans ce premier album, quitte parfois à en mettre un peu trop. Guerrières clonées, civilisation extraterrestre, temple maudit, Hồ Chí Minh, sans compter l’inévitable Ombre Jaune… Bob Morane affronte beaucoup d’ennemis et de dangers dans ce seul volume, quelques astuces scénaristiques étant inévitables pour lier le tout, mais la science des auteurs permet de passer un agréable moment avec ce divertissement qui renoue avec les racines du personnage et l’aspect feuilleton touche-à-tout des romans originels. Dès la couverture, avec sa typographie et sa peinture à l’huile, jusqu’au design du héros, Paolo Grella (Galkiddek) tente de se rapprocher des albums signés par William Vance, non sans amener une fluidité et un dynamisme plus modernes.
Les lecteurs apprécieront-ils ce traitement plus classique ? L’invincible Bob vaincra-t-il les impératifs éditoriaux ? Réponse dans le prochain épisode.
Arnaud Gueury
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