- Titre(s) : The Blue Flame
- Scénariste(s) : Christopher Cantwell
- Dessinateur(s) : Adam Gorham
- Coloriste(s) : Kurt Michael Russell
- Editeur(s) : 404 Editions
- Collection : 404 Comics
- Parution : Mai 2023
- Prix : 26,50 €
- EAN : 9791032406731
Depuis quelques années et l’invention d’une combinaison unique au monde, Sam Brausam est devenu The Blue Flame, un champion cosmique défendant la Terre et d’autres peuples dans le cosmos. Ce justicier héroïque que rien ne semble pouvoir arrêter se voit toutefois capturer par une race inconnue, qui le mène au Tribunal du Consensus, où sera jugée toute la race humaine. S’il ne parvient pas à trouver les bons arguments pour sa défense, ce n’est rien de moins que l’extinction de l’humanité qui sera planifiée. A moins que tout cela ne se passe dans sa tête, après un événement traumatisant qui l’a vu survivre à ses amis et dont il ne parvient pas à faire le deuil…
« Je nous prenais pour des héros. Je pensais en être un. C’est peut-être encore le cas. Mais sans doute pas. J’aurais du mourir avec eux. Pourquoi ne suis-je pas mort? »
Le pitch et la présentation de cette mini-série n’étaient sans doute pas suffisants pour bien comprendre les intentions des auteurs autour de cette histoire pleine de fausses pistes et d’une profonde réflexion sur la culpabilité et le remords. Christopher Cantwell part ainsi d’un récit qui fleure bon le super-héroïsme à la Green Lantern, avec son principal protagoniste alliant belle gueule et répliques acides dans des combats cosmiques contre des extraterrestres belliqueux. Pourtant, tout chavire rapidement quand on comprend que Sam n’est qu’un vigilante du Wisconsin qui patrouille la nuit avec des amis déguisés pour faire la justice à leur sauce. L’écart moral est abyssal et, même si le scénariste brouille tout pour qu’on se demande ce qui est vrai ou non, c’est alors un habile et audacieux témoignage qui prend le pas sur le reste. Seul survivant d’une tuerie de masse comme il y en a bien trop aux Etats-Unis, le héros entame une lente et difficile reconstruction, autant physique que psychologique, qu’un fictif procès de l’humanité accompagne avec une rare intelligence. C’est un vrai coup de maitre, touchant, poignant, puissant, émouvant et traité sans manichéisme. Pour l’illustrer, Adam Gorham trouve lui aussi l’équilibre entre le réalisme des scènes réelles et la fantaisie des séquences dans l’espace.
Une œuvre étonnante, dense et riche d’un propos conduit avec intelligence et talent.
Arnaud Gueury
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