- Titre(s) : Tome 3
- Scénariste(s) - Dessinatrice(s) : Kon Kumakura
- Editeur(s) : Casterman
- Collection : Sakka
- Parution : Juin 2024
- Prix : 8,45 €
- EAN : 9782203254886
Shôko et Sui échappent de peu au chien responsable des phénomènes bizarres dans la ville de Sorashiro grâce à Tetsuya, le petit copain invisible de Sui. Dès lors, les deux jeunes filles ont la même idée : faire disparaître ce monstre. Cependant, Shôko souhaite agir seule car Sui est fiévreuse et cette dernière, quant à elle, veut s’acquitter de cette tâche sans aide une fois qu’elle ira mieux car elle se considère comme la seule responsable de tous ces maux. Elle est la créatrice du chien invisible et se considère comme étant la cible à abattre pour que tout s’arrête. Elle appelle donc l’être du vide à venir se déchaîner sur elle. En route vers sa cible, le chien comprend que, venant du vide, il doit s’en nourrir pour devenir plus grand et plus fort. C’est à ce moment-là que d’autres êtres du vide apparaissent, issus des rêves d’Akira, de l’imagination de Gôro, de celle de Takita ou d’autres personnes comme Shôko et sont là pour intervenir afin de maintenir l’équilibre entre le réel et l’irréel, d’éviter que le vide ne disparaisse. Quelle sera l’issue de cet affrontement fantastique ?
En annonçant que ce troisième et dernier tome de Blank Space allait être intense et révélateur, nous ne nous trompions pas et nous étions même en-deçà de ce que Kon Kumakura propose. La conclusion de la mangaka est complètement folle et tellement à l’image du genre. De plus, l’autrice nous gâte avec une pagination généreusement supérieure ; il y a 240 pages soit une soixantaine de plus que le tome 2 ! Il fallait bien cela pour raconter cette opposition dantesque et fantastique avec un chien affamé où les êtres du vide qui interviennent sont essentiellement – mais pas que – des créations d’humains qui ont été en contact avec le livre Mon espace vide. Sans trop spoiler, vous ne serez pas surpris de retrouver parmi ces personnages des robots ou encore une magical girl. Le rythme narratif est une fois encore très élevé et embarque avec bonheur dans des va-et-vient entre monde onirique et réalité. L’ensemble est parfaitement cohérent et très bien trouvé. Bien évidemment, le liant principal de ce récit, l’amitié, est plus que jamais au centre de celui-ci. Comme dans le premier tome, Kon Kumakura nous fait découvrir des formes poétiques haïku et tanka d’auteurs comme Takuboku Ishikawa, dit le “Rimbaud japonais”, ou Shiki Masaoka par exemple. Graphiquement, le constat de l’excellence est toujours de mise. Le lectorat appréciera à sa juste valeur l’astuce mise en place pour que l’on voit enfin les êtres du vide, à commencer par Tetsuya, le chien, mais aussi Ichiko.
Une conclusion hyper originale à l’image de cette série en trois tomes qui est une véritable surprise.
Stéphane Girardot
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