Titre : Le Testament de William S.
Scénariste : Yves Sente
Dessinateur : André Juillard
Coloriste : Madeleine DeMille
Éditeur : Blake et Mortimer
Parution : Novembre 2016
Prix : 15,95€
Mais qui est vraiment William S. ? C’est la question que tout le monde se pose, du lecteur aux protagonistes de cette histoire qui se déroule durant l’été 1958. Depuis deux siècles, deux clans s’affrontent, celui des défenseurs de l’œuvre de William Shakespeare et les « Oxfordiens », qui prétendent que ce dernier n’a pas pu exister en tant que dramaturge. Blake et Mortimer connaissent bien la présidente de la société de défense de l’écrivain qui n’est autre que Sarah Summertown, ancienne amante de Philip, avec qui nos héros se sont rendus en Afrique dans Le Sanctuaire du Gondwana. Après un événement pour le moins inattendu à Venise lors d’une soirée mondaine, un étrange jeu de piste va se mettre en place, avec à la clé la découverte d’un texte à la valeur inestimable pour le patrimoine culturel. Entre Londres et l’Italie, les deux clans vont s’activer pour résoudre une énigme littéraire qui semble intéresser davantage de monde que les amateurs de jeux d’esprit. Mortimer se retrouve à faire équipe avec Elizabeth, la fille de Sarah…
Après l’excellent Le Bâton de Plutarque, imaginant le prologue du Secret de l’Espadon, le duo Sente et Juillard revient à une intrigue plus policière, comme celle du Serment des Cinq Lords. Malgré la thématique littéraire shakespearienne, amusante, et la présence d’Elizabeth McKenzie au lien particulier avec Mortimer – et avec qui elle partage finalement la vedette au-delà de la couverture, Blake étant plus en retrait – l’histoire manque un peu de cette audace qui a fait les grands albums de la série. Trop de personnages sont dépourvus de charisme, même ceux qui en ont d’habitude, à commencer par le pauvre Olrik, réduit ici à un rôle peu convaincant. Graphiquement, si le trait d’André Juillard convient très bien quand l’aventure est captivante, il peine à rehausser la qualité quand on s’ennuie un peu. Son dessin ne manque évidemment pas de qualités – il ne s’agit pas de remettre en cause le talent de ce grand auteur – mais il reste bien trop raide si on le compare aux planches dynamiques du regretté Ted Benoit ou d’Antoine Aubin plus récemment. Dommage que ce dernier n’ait pas pu bénéficier de bons scénarios, L’Onde Septimus restant le plus faible album depuis la reprise de ce point de vue-là, loin derrière Le Testament de William S. qui, sans être parfait, ne mérite pas qu’on lui jette la pierre. Yves Sente et André Juillard ont simplement fait mieux.
Un album qui donne la pêche, mais pas la super pêche. Mention assez bien.
Nicolas Raduget
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