© Blake et Mortimer

Titre : Le Bâton de Plutarque
Scénariste : Yves Sente
Dessinateur : André Juillard
Coloriste : Madeleine DeMille
Éditeur : Blake et Mortimer
Parution : Décembre 2014
Prix : 15,95€

En ce printemps 1944, les Alliés sont occupés à préparer le débarquement sur les côtes françaises, étape décisive du conflit mondial. Le capitaine Francis Blake, affecté sur le porte-avion The Intrepid, apprend en même temps que son commandant qu’un avion kamikaze se dirige vers le Parlement. Aussitôt, il s’envole pour Londres à bord du Golden Rocket, prototype d’engin à réaction, et parvient à contrer l’attaque. Témoin de son exploit, le major Benson le prend sous son aile et le conduit devant le chef d’état-major au Cabinet of War. Rapidement conscient des qualités du capitaine, les hauts responsables le mettent dans la confidence d’une terrible menace. L’Empire Jaune, du dictateur Basam-Damdu, semble attendre la fin du conflit pour attaquer l’Europe. Deux bases secrètes ont été créées pour préparer des armes de pointe et former des soldats. C’est la tâche qui lui sera dévolue. Son premier objectif consiste néanmoins à épauler l’ingénieur qui chapeaute le projet de tromper l’ennemi en vue du débarquement. Ce dernier est un certain Philip Mortimer…

Ce 23ème album de Blake et Mortimer est en réalité le premier dans la chronologie de la série. Ses auteurs ont en effet entrepris le pari fou de créer un prologue au Secret de l’Espadon ! L’album précédent, du duo Aubin-Dufaux, n’était pas moins osé en proposant une suite à La Marque Jaune, au résultat très moyen. Avec leur Bâton de Plutarque, Yves Sente et André Juillard s’en tirent beaucoup mieux. Les lecteurs auront quelques frissons en découvrant l’univers qu’ils connaissent bien se mettre en place, petit à petit. Des personnages-clés se retrouvent ou se rencontrent pour la première fois, l’intrigue du Tome 1 se met en place, sans pour autant que l’on ne soit privé de rebondissements propres à cette histoire préliminaire. L’effort de cohérence avec la suite ne gâche pas le plaisir d’une lecture palpitante, qui reprend les thèmes classiques du récit de guerre.

Un exercice de style audacieux et réussi, celui de la genèse des aventures de Blake et Mortimer !

Nicolas Raduget