© 2013 Hachette

Titre : Les 3 formules du professeur Satô (1) – Mortimer à Tokyo
Scénariste – Dessinateur – Coloriste : Edgar Pierre Jacobs
Éditeur : Hachette
Collection : Hachette Collections
Parution : Mai 2013
Prix : 11,99€

L’aéroport de Tokyo est en proie à la panique. Un étrange phénomène apparaît sur les écrans radar et, faute d’explications rationnelles, les techniciens concluent à une apparition d’ovni ! Aussitôt, deux avions de l’armée sont envoyés et disparaissent, attaqués par un dragon géant ! Dans son laboratoire, le professeur Akira Satô est désemparé. Car l’animal légendaire est un robot de sa conception ayant échappé à son contrôle. Il alerte en dernier recours son ami Philip Mortimer, en tournée de conférences au Japon. Avant de retrouver son collègue, l’honorable citoyen britannique va découvrir que quelqu’un tente par tous les moyens de l’empêcher de lui apporter son concours avisé…

Après l’échec tout relatif de ses deux derniers albums auprès de la critique et des lecteurs, Edgar Pierre Jacobs a pris le temps d’élaborer une nouvelle intrigue mêlant nombre de ses passions et connaissances. Ainsi il choisit le Japon, pays exotique ayant conservé ses traditions et assez peu courant pour les aventures dessinées de l’époque. Il peut ainsi revenir à des éléments fantastiques plus fantaisistes, comme le robot géant et le laboratoire secret. Sans le savoir, il produit là le dernier tome de la série signé de sa main, la suite étant conclue treize ans plus tard par Bob de Moor. Marquant pour ce fait, cet album l’est aussi par le fait de faire évoluer ses héros, non plus dans les années 50 des débuts, mais dans les années 70 pendant lesquelles Jacobs y travaille. Un choix qui s’avérait prometteur. Les bonus reviennent sur l’extrême soin apporté par l’auteur aux détails – une histoire de poubelles racontée par Greg, le rédacteur en chef de Tintin – et sur les sources inattendues qui lui ont fourni la matière sur le Japon contemporain.

Un volume étonnamment en phase avec son époque, qui lançait une nouvelle approche de Blake et Mortimer… inachevée dans un certain sens.

Arnaud Gueury