
© 2018 Urban Comics
Titre : White Knight
Scénariste – Dessinateur : Sean Murphy
Coloriste : Matt Hollingsworth
Éditeur : Urban Comics
Collection : DC Black Label
Parution : Octobre 2018
Prix : 22,50€
Alors que la tension est à son comble à Gotham City et qu’il subit une énième provocation du Joker, Batman n’épargne pas son meilleur ennemi et lui fait avaler des pilules expérimentales. Une vidéo de cette arrestation musclée devient virale et provoque le malaise. Plus surprenant, à son réveil le Joker semble avoir recouvré une saine personnalité et entreprend d’attaquer la police et la mairie, complices des actes brutaux du justicier. Reprenant son nom, Jack Napier, il souhaite devenir le Chevalier Blanc de Gotham et le porte-parole des opprimés. Pour Bruce Wayne, déjà en plein drame et se heurtant philosophiquement à ses pupilles Nightwing et Batgirl, la situation devient intenable…
« Vous voulez que Napier gagne, c’est ça? Parce que ça prouverait que j’ai tort. Parce que ça te donnerait enfin une raison de croire que tu es meilleur que moi. Que je ne suis pas ton ennemi, mais celui de Gotham. »
Coup de maître ! Sean Murphy (Punk Rock Jesus) avait promis une aventure qui bousculerait les codes tout en se montrant respectueux de l’univers de Batman, le résultat est stupéfiant ! Ces dernières années, Scott Snyder et Greg Capullo avaient déjà osé apporter une touche personnelle par l’introduction d’une Cour des Hiboux qui avait marqué et marque encore les récits consacrés au sombre super-héros, mais une telle oeuvre est bien plus audacieuse encore. Peut-être faut-il remonter au passage de Frank Miller pour voir un auteur exploiter cet univers de cette manière, sans peur de s’attirer quelques critiques des fans les plus virulents face à certains choix très gonflés. Car Sean Murphy va loin : il donne un passé et un nom au Joker (le même que dans le Batman de Tim Burton), le développe comme jamais personne ne l’avait fait, fait mourir un personnage important, bouleverse malicieusement celui d’Harley Quinn (en justifiant son changement de costume) et met à mal plus généralement les croyances du justicier tout en nouant des relations plus qu’évidentes avec la situation politique actuelle. Visuellement, c’est largement à la hauteur. Son trait est magnifique, expressif et énergique. Et les clins d’œil pullulent, notamment dans la multiplication des Batmobiles, de celle – une fois encore – du film Batman de 1989 à celle de la série télé des années 60, en passant par le Tumbler apparu dans Batman Begins et d’autres versions moins connues. Pas de doute, ce White Knight va faire date.
Un album fantastique destiné à devenir culte, disponible avec les superbes couleurs de Matt Hollingsworth ou dans un noir et blanc d’une énergie folle.
Arnaud Gueury
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