Titre : The Golden Child
Scénariste : Frank Miller
Dessinateur : Rafael Grampá
Coloriste : Jordie Bellaire
Éditeur : Urban Comics
Collection : DC Black Label
Parution : Septembre 2020
Prix : 15,50€
Tandis que les deux enfants de Superman et Wonder Woman survolent les villes et l’humanité, y accordant dédain pour Lara et intérêt curieux pour Jonathan, Carrie Kelley tente de nettoyer les rues de Gotham par la manière forte. Sous le costume de Batwoman, elle affronte sauvagement les clowns qui soutiennent le Gouverneur dans une élection qui s’annonce explosive. Le pire est que le Joker et Darkseid sont derrière ce candidat qui n’annonce rien de bon pour l’avenir…
« Le temps presse. Les enjeux sont grands. Il n’y a pas de place pour l’erreur. Ne savoure la victoire que lorsque tu la tiens fermement… Sans cela tu ne seras qu’un clown… et rien d’autre. »
Rarement le contraste entre un scénario léger et brouillon et un dessin de qualité aura été si spectaculaire ! Chaque nouvelle œuvre de Frank Miller liée au Chevalier Noir est un événement éditorial, même si l’auteur a ses fans et ses détracteurs. Du révolutionnaire The Dark Knight Returns à sa suite controversée, sans oublier le réactionnaire Terreur Sainte, on peut passer avec lui du génie à l’infame, alors que son talent de dessinateur reste intact. Ici, il compose une histoire de 48 pages seulement – ce qui suffit dans un format franco-belge classique mais reste bien mince pour un comics, l’éditeur étant « obligé » d’ajouter la version encrée et de nombreux bonus (croquis, recherches) pour justifier le prix – qui se révèle terriblement brouillonne et foncièrement vide. Son scénario ressemble à une grossière ébauche dont on se demande comment elle a pu être validée par DC Comics. D’où arrive le Joker, censé être mort, que fait Darkseid dans cette galère, pourquoi donner tant d’importance à Jon quand on le voit à peine… Les questions sont nombreuses face à ce vrai loupé. Dommage car Frank Miller semble vouloir entamer un mea culpa sur ses prises de position politiques en abordant frontalement le mandat de Donald Trump, mais c’est maladroit et léger. Seule satisfaction, Rafael Grampá donne du corps à l’ensemble en mêlant son trait à celui de son illustre modèle pour un rendu magnifique. Ses compositions sont pleines de dynamisme et s’intègrent parfaitement dans la saga.
Promesse non tenue pour un scénariste définitivement sur le déclin.
Arnaud Gueury
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