Titre : Last Knight on Earth
Scénariste : Scott Snyder
Dessinateur : Greg Capullo
Encreur : Jonathan Glapion
Coloriste : Fco Plascencia
Éditeur : Urban Comics
Collection : DC Black Label
Parution : Juin 2020
Prix : 17,50€
Après avoir enquêté pendant un an sur une mystérieuse affaire dont la finalité et l’auteur lui échappaient encore, Batman se fait tirer dessus puis se réveille… à l’asile d’Arkham. Alors que le personnel soignant lui semble très familier, son fidèle ami Alfred lui explique que toutes ses aventures ne sont que le fruit de son imagination malade. Mais il ne peut s’y résoudre et tente de s’évader de ce cauchemar, pour mieux comprendre que la réalité est bien pire. Quelques années plus tôt, l’humanité s’est retournée contre les super-héros et leurs ennemis, transformant la planète en un lieu de perdition où tout espoir a disparu. Pour comprendre ce qui a déraillé, Bruce décide de traverser ce monde désertique, où d’anciens alliés tentent de survivre et de poursuivre leur tâche…
« Ecoute-moi, Bruce Wayne. Tu sais que je dis la vérité. Le monde, là-dehors… il ne veut pas qu’on le sauve. Peut-être ne l’a-t-il jamais voulu. »
Après avoir longtemps collaboré à la série régulière, introduisant de nouveaux mythes qui feront date dans un run assez largement apprécié, Scott Snyder et Greg Capullo se retrouvent pour clore leur voyage commun en compagnie de Batman. A la manière d’un Dark Knight Returns dans lequel Frank Miller s’était affranchi de tout pour imaginer un futur sombre qui aura marqué durablement les esprits, les deux complices font un bond dans le temps et confrontent leur héros à un avenir apocalyptique. Si l’exercice est excitant et tient parfois ses promesses, c’est peut-être quand même un sentiment de déception qui prime à la fin de l’album, tant les pistes s’ouvrent parfois pour rien et que des rebondissements tombent trop vite à plat. L’internement de Bruce dans le premier chapitre est ainsi trop vite évacué – et jamais crédible – au profit d’un périple à la Mad Max se concluant de manière peu satisfaisante. Bien sûr, les références sont nombreuses, notamment à leur propre création (Cour des Hiboux, clones de Bruce Wayne, etc.), mais tout est un peu fouillis. Reste un message bien de notre époque, qui questionne la place des super-héros dans la société, la révolte des gens ordinaires face au pouvoir établi et d’autres thèmes d’actualité tournés sous leur jour le plus noir.
Le trop plein d’idées (pas assez développées) tue la lisibilité de l’ensemble, qui se révèle de temps en temps pénible, alors qu’une plus grande simplicité aurait sans doute fait de ce Last Knight on Earth – joli jeu de mots – un adieu parfait pour leurs auteurs.
Arnaud Gueury
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