Titre : La Cible de Deadshot
Scénaristes : John Ostrander & Kim Yale
Dessinateur : Luke McDonnell
Coloriste : Julianna Ferriter
Couverture : Daniel Luvisi
Éditeur : Urban Comics
Collection : DC Nemesis
Parution : Avril 2014
Prix : 15€
Interné à l’institut Belle Reve, Deadshot se voit proposer une mission officieuse par des agents gouvernementaux qui lui permettra de réduire sa peine. Floyd Lawton ne refuse pas ce plan suicidaire comme il les aime. Chargé d’infiltrer un groupe de truands et de ramener El Jefe, leur patron insaisissable, le mercenaire voit surtout une occasion de se faire la malle. Mais son passé se rappelle à lui lorsqu’il reçoit un message de son ex-femme lui apprenant l’enlèvement de leur fils. Devinant rapidement qui se cache derrière cet acte de pure provocation, Deadshot se jure d’éliminer tous ceux qui auront participé de près ou de loin au kidnapping…
A l’honneur dans les parutions Urban de ces derniers mois, les plus fameux méchants de l’univers de Batman se succèdent dans des mini-séries soigneusement sélectionnées. En compagnie d’ennemis emblématiques (Double-Face) ou plus méconnus (Hugo Strange, Deathstroke), Deadshot se situe dans la deuxième catégorie. C’est donc avec plus de plaisir qu’on suit cette aventure. Peu utilisé par les auteurs, sa première apparition date pourtant de 1950, avant un retour en… 1977 ! Ce n’est que sous la houlette de John Ostrander qu’il revient au sein de l’Escadron Suicide, avant d’avoir les honneurs de cette mini-série de 1988. Le scénariste, secondée par sa femme, Kim Yale, aborde l’origine du personnage et son aspect psychologique. Issu de la bourgeoisie de Gotham, comme Bruce Wayne, il choisira lui aussi de jouer les héros masqués. Un stratagème de façade pour mieux dissimuler ses forfaits. Cette double-confrontation au Chevalier Noir, dont il est une autre facette obscure, est le principal intérêt de cette intrigue, qui montre aussi sa fragilité suicidaire. Portée par le dessin impeccable de Luke McDonnell, dont l’encrage – qu’il a particulièrement soigné, en ayant peu l’occasion – est une merveille pour l’époque, cette histoire sombre et violente vaut le coup après tout ce temps d’attente. Deux courts récits complètent l’album, mais s’avèrent redondants face au scénario précédent devenu la référence : Lâches et superstitieux par Christos Gage et Phil Winslade (Legends of the Dark Knight #214) et Contrôle par John Ostrander et Jim Calafiore (Secret Six #15).
Encore un bel album mettant en avant un anti-héros tourmenté à découvrir ou à mieux connaître.
Arnaud Gueury
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