Titre : Double-Face
Scénaristes : Bill Finger, Don Cameron, David Vern Reed, Dennis O’Neil, Andrew Helfer, J.M. DeMatteis, David Hine & Peter J. Tomasi
Dessinateurs : Bob Kane, Dick Sprang, Neal Adams, Chris Sprouse, Matt Wagner, Scott McDaniel, Bruce Timm, Andy Clarke & Guillem March
Encreurs : Jerry Robinson, George Roussos, Charles Paris & Dick Giordano
Coloristes : Adrienne Roy, Steve Oliff, Pat Garrahy & Tomeu Morey
Couverture : Lee Bermejo
Éditeur : Urban Comics
Collection : DC Nemesis
Parution : Février 2021
Prix : 29€
Tout comme sa nature et la philosophie qu’il suit dans sa vie de criminel, Double-Face représente la dualité jusque dans sa relation avec Batman, à la fois l’un de ses plus spectaculaires ennemis et l’un de ses meilleurs alliés lorsqu’il était encore un procureur plein d’avenir. Mais, depuis qu’un truand l’a aspergé d’acide en plein tribunal, devant les yeux de celui qui était encore un ami, Harvey Dent a fait le choix de servir le mal, du moins tant que sa pièce tombe de son côté abimé. Torturé par son double sombre et meurtrier, ses tentatives de revenir du bon côté de la justice ont pourtant parfois réussi, sans que le destin ne lui offre une éternelle rédemption…
« Il a eu une enfance difficile. Son père était un alcoolique et un joueur invétéré. Des psychiatres lui ont diagnostiqué une schizophrénie hébéphrénique. Ils ne donnaient pas cher de lui… »
En s’attachant à celui qui est à la fois le pire échec et le plus grand regret de Batman dans sa quête de sauver Gotham City, ce premier recueil consacré aux super-vilains de la saga du Chevalier Noir rappelle que le procureur Harvey Dent – appelé Kent dans les tout premiers épisodes datés des années 40, son nom étant ensuite changé pour ne pas interférer avec son homonyme d’alors, Clark Kent – a connu une histoire mouvementée lors de ses premières apparitions. Les trois récits inauguraux de l’album, réalisés par les créateurs de la série, Bob Kane et Bill Finger, reviennent rapidement sur son accident et ses premiers pas en tant que criminel, avant de revenir dans le droit chemin et de voir son visage sauvé par la chirurgie. Etonnant ! Si sa carrière aurait donc pu s’arrêter très vite, les auteurs suivants l’ont fait revenir de diverses manières, soit à travers des imposteurs, soit à travers d’autres accidents, le faisant définitivement basculer vers le crime organisé. Les runs les plus passionnants sont ensuite Justice truquée (1990) qui retrace son destin en insistant sur sa double personnalité venue de l’enfance, Visages (1992) de l’excellent Matt Wagner, une longue aventure appuyant la tragédie de sa nature, et le court Deux comme moi (1996) du trop rare Bruce Timm, une merveille de récit âpre et violent en noir et blanc.
Une très belle anthologie de récits consacrés à un super-vilain tiraillé par sa conscience et son passé, reflet pervers et brisé de son ami/ennemi.
Arnaud Gueury
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