Titre : Le Banquet
Scénariste : Raphaël Enthoven
Dessinatrice : Coco
Éditeur : Les échappés
Parution : Octobre 2019
Prix : 19,90€
Dans la Grèce Antique, il était de coutume de se réunir au sein d’espaces sociaux et ouverts, en général les agoras, afin de disserter, philosopher, faire l’éloge de la vie, du monde, du bien et du mal, du beau et du laid. C’est ce que font Socrate et ses disciples, Alcibiade, Agathon, Aristophane et d’autres. Dans cet éros vulgaire, où les corps masculins d’éphèbes se vouent aux hommes comme aux femmes, chacun ira de son discours sur l’amour. L’amour dans son jus : l’amour artificiel, l’amour où l’on s’attache, l’amour comme un esclavage ou encore l’illustration du célèbre mythe d’Aristophane, où l’homme, coupé en deux par Zeus, se met à la recherche de son autre moitié. Le célèbre Banquet de Platon est mis au goût du jour.
Longtemps étudié en philosophie en classe de Terminale, il est fort à parier que les lycéens préféreront cette version aux diatribes parfois complexes d’un texte philosophique antique. Ici, les dessins sont parfois crus, teintés, selon les discours, de violence ou de vulgarité. L’ensemble est néanmoins très fidèle et très réussi. L’écrivain philosophe Raphaël Enthoven et Coco, dessinatrice pour Charlie Hebdo, sortent ensemble tous les deux de leur zone de confort. La rencontre est assez inattendue mais fonctionne à la perfection. On retrouve un Banquet moderne, irrévérencieux par le trait et par le ton, intelligent.
Un texte antique et pourtant si moderne, illustré de manière fidèle : une vraie réussite visuelle philosophique. L’amour : une entrave ou une liberté ? Vous avez deux heures…
Jérôme Prévot
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