Titre : La Baleine blanche des mers mortes
Scénariste : Aurélie Wellenstein
Dessinateur – Coloriste : Olivier Boiscommun
Éditeur : Drakoo
Parution : Octobre 2021
Prix : 15,90€
Dans un monde où mers et océans ont disparu, Bengale voyage sans s’arrêter. Traversant des terres arides, vestiges d’une époque vouée à la pollution de masse, il ne peut que constater les dégâts faits par ses congénères humains, évitant les terribles et mortelles marées fantômes qui déferlent en vagues imprévisibles et apportent avec elles les spectres des animaux marins disparus, rongés par la colère. En plein cœur de Paris, c’est au cours de l’une d’elles qu’il rencontre soudainement une jeune femme dansant avec les méduses, avant que des exorcistes les emmènent avec eux à l’Opéra Garnier. Bengale y découvre une communauté de musiciens bien établie et défendue, dont le chef a pour but de récupérer l’âme de son fils, capturée par une impressionnante baleine blanche…
« Toi, je ne sais pas. Il y a quelque chose de bizarre que je ne m’explique pas. Tu cherches quoi? La vengeance? »
A l’origine de cet album est le roman Mers mortes, un récit d’anticipation plutôt mouvementé et écologiste dans son propos publiée en 2019. Aurélie Wellenstein, son auteure, est également la scénariste de cette aventure placée dans le même univers et reprenant le personnage de Bengale dans une intrigue totalement inédite. Autant dire que le respect de l’œuvre et de son message est total, la néo-scénariste parvenant à retranscrire tout ce qui a fait la force du livre dans ce one-shot, sans doute bien aidée par l’expérience et le talent d’Olivier Boiscommun, à qui ce monde post-apocalyptique semblait presque destiné. Son implication dans le projet est complète, avec une vision très personnelle des décors ravagés et des marées fantômes absolument merveilleuse. Bengale prend vie à sa manière, avec son lot de secrets, ses souffrances et un poil de cynisme qui fait mouche. S’il parvient même à insérer quelques touches d’humour, le dessinateur réussit dans l’entreprise la plus délicate, à savoir la création d’un monde mort, hanté par des spectres inattendus. Les cauchemars du héros et les attaques des animaux marins amènent un surplus d’émotion qui fait forcément réfléchir avec subtilité et intelligence à notre situation actuelle et la direction prise par l’humanité dans son rapport à la mer et à la nature en général.
Un voyage désespéré dans l’avenir qui défend une cause juste à travers un album éblouissant.
Arnaud Gueury
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