
© 2022 Casterman

- Titre(s) : Le Bébé des Buttes-Chaumont
- Scénariste(s) - Dessinateur(s) : Jacques Tardi
- Coloriste(s) : Jean-Luc Ruault
- Editeur(s) : Casterman
- Parution : Octobre 2022
- Prix : 14,50 €
- EAN : 9782203013131
L’élixir du bon docteur Chou fait des ravages dans tout Paris. Ce n’est pas le commissaire Laumanne, transformé en Minotaure carnivore, qui dira le contraire. Ni les clients du bistrot Chez Raoul qui éclusent du blanc sec à tour de bras. Et il y a du beau monde ! Pendant ce temps, Adèle Blanc-Sec passe une agréable soirée avec sa vieille momie, Patmosis, et son amie chilienne, Milagros Copihue, présents dans la capitale pour un congrès à l’Académie Française. Après leur départ, la jeune femme est également touchée par l’épidémie bovine, avec une rage de dent en prime et plus une goutte de pisco pour la calmer ! Heureusement, Honoré Fiasco, son illustrateur de beau-frère, accoutré d’un costume de super-héros flanqué d’un “F” devant-derrière, lui sauve la vie grâce à l’antidote qu’il a trouvé dans les sous-sols du laboratoire de l’entreprise Vertuchou. Mais il ne s’agit là que d’un court répit. En effet, un autre danger plane sur la feuilletonniste : des clones explosifs, lui ressemblant comme deux gouttes d’eau, se baladent un peu partout et font des victimes afin de lui faire porter le chapeau. Quel merdier !
Quinze ans après Le Labyrinthe infernal, Jacques Tardi vient donner non seulement une suite à ce dernier mais aussi et surtout apporte, avec Le Bébé des Buttes-Chaumont, l’ultime pierre à l’édifice Adèle Blanc-Sec. L’auteur avait annoncé qu’il ne ferait que dix albums pour cette série et c’est chose faite aujourd’hui. Ne vous attendez pas à revoir le personnage sous les crayons d’un autre, cela n’arrivera jamais, Jacques Tardi est contre cette idée. Son avertissement en fin d’album est clair : “Ainsi s’achèvent, pour toujours, Les Aventures Extraordinaires d’Adèle Blanc-Sec. Gare aux faussaires qui seraient tenté(e)s d’y donner suite !” Il n’en reste pas moins que ce dixième tome est un véritable récit synthèse sens dessus dessous – dans la plus pure tradition feuilletonesque – où le lecteur retrouve quasiment tous les protagonistes de la saga. Jacques Tardi boucle ainsi la boucle de façon assez heureuse pour Adèle et surprenante pour le lecteur. Et ce, là où tout a commencé ! L’auteur n’est pas tendre avec Paris et balance pas mal sur la saleté de la ville, tout comme il se permet une critique anachronique concernant les trottinettes. Graphiquement, nous avons droit a du grand Tardi, colorisé par Jean-Luc Ruault, au diapason des dialogues ciselés de cette singulière conclusion.
Un grand chapitre du neuvième art se referme de manière définitive. Une invitation à (re)lire l’ensemble de l’œuvre.
Stéphane Girardot
Réagissez !
Pas de réponses à “Adèle Blanc-Sec #10”