- Titre(s) : Aux soirs de grande ardeur
- Scénariste(s) - Dessinateur(s) - Coloriste(s) : Nicolas Puzenat
- Editeur(s) : Le Lombard
- Parution : Janvier 2025
- Prix : 20,45 €
- EAN : 9782808212038
Un été dans le Néolithique final. Manakor est la servante de Kaal, le cuisinier du Rham qui règne sur la cité de Miril. Malgré son caractère colérique, la jeune femme en est amoureuse et, afin de gagner ses faveurs, elle prépare différents philtres d’amour avec l’aide de sa grand-mère. Enfin, avec l’aide de l’esprit de sa grand-mère qui est son “chuchoteur”. Celui de Kaal est représenté par son grand-oncle, qui était encore plus violent que lui. Malheureusement, malgré l’utilisation de sa dernière potion, Manakor découvre que l’élu de son cœur préfère les hommes. À moins que ce ne soit une femme nomade affublée d’une fausse barbe, ce qui n’est qu’à moitié rassurant. Cependant, le plus inquiétant ce sont ces feux qui semblent bien plus importants que les simples brûlis des tribus nomades et se rapprochent dangereusement de Miril. Manakor est contrainte de fuir le grand incendie, qui attaque la ville, en compagnie de Kaal et de son amie Ferline. Un périple à travers la nature aux multiples dangers et surprises !
Avec Aux soirs de grande ardeur, Nicolas Puzenat (Mégafauna) propose un récit, à la fois conte et histoire d’amour, qui expose le parcours initiatique et libérateur d’une femme, Manakor, et se déroule dans la période finale du Néolithique, une ère où il y a eu beaucoup de changements en ce qui concerne l’humanité : les premières villes sont apparues, la population a augmenté, les inégalités sociales – qui existent déjà ! – se sont renforcées et la violence s’est accrue. Ce cinquième album de l’auteur autodidacte n’est pas une leçon d’Histoire, loin de là, mais il utilise ce cadre pour raconter des personnages et questionner sur divers thèmes : le poids des ancêtres et de leurs héritages sur nos vies, la quête du bonheur et du mode de vie idéal, les moyens pour atteindre des objectifs personnels, les croyances ou, plus généralement, les rapports avec les autres. L’ensemble est très agréable à lire et ce d’autant plus que le côté fantastique apporté par les “chuchoteurs” oriente le récit positivement malgré leurs négativités évidentes. En effet, la grand-mère de Manakor et le grand-oncle de Kaal ne sont pas très agréables avec leurs descendants. Graphiquement, l’ensemble est plaisant à l’œil. Le dessin marque notamment les esprits avec des belles illustrations double page – quatre au total – qui mettent en avant la luxuriance de la nature primitive ou les ravages du feu sur celle-ci, mais aussi grâce à une mise en couleurs qui utilise une palette chromatique singulière et efficace.
Un roman graphique réussi qui laisse à penser que les problématiques d’aujourd’hui perdurent depuis longtemps !
Stéphane Girardot
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