Titre : Tel est vu qui croyait voir
Scénariste : Olivier Jouvray
Dessinateur : Frédérik Salsedo
Coloriste : Greg Salsedo
Éditeur : Le Lombard
Parution : Août 2014
Prix : 14,45€
Cela fait deux ans que “Les invisibles” ont disparu. Depuis, Laurette a refait sa vie à Montréal. Elle attend avec impatience d’accueillir Indianna fraîchement libérée de la prison pour femmes où elle était incarcérée. C’est Adil qui est chargé de la récupérer et de la conduire à l’aéroport afin qu’elle la rejoigne. Adil, le frère de Laurette, est le seul sur lequel elle puisse compter car ses relations avec son père, Francis Morisson, sont totalement rompues depuis les événements de Londres. Pendant ce temps, Sleeman, devenu vendeur de sandwiches, est abordé par un certain Stanley qui souhaiterait lui donner des informations sur sa vie d’avant. Cet adepte New-Nat est en fait un proche collaborateur de Jensen, qui supportant difficilement son exil de sa mère patrie l’Angleterre, veut faire tomber Francis. Il veut à tous prix stopper celui qui l’a trahi après des années de collaboration et qui épie désormais sans vergogne la vie de millions d’humains. Le dernier round a commencé.
Olivier Jouvray a concocté pour ce dernier tome d’Au royaume des aveugles un final qui va de rebondissement en rebondissement. Le scénariste se sert avec pertinence des remords des uns et de la soif de vengeance des autres pour faire éclater la vérité au grand jour. Mais, use également de l’avidité de certains pour le pouvoir …. Le rythme imprimé à ce dernier opus est soutenu et vous tient bien aux aguets du début à la fin. Plus globalement, cette trilogie d’anticipation que vous propose l’auteur de Lincoln est finalement très en accord avec ce que nous vivons aujourd’hui dans notre société moderne au vue de l’importance que revêtent les réseaux sociaux tels Facebook ou encore Twitter. Mais, aussi avec la recrudescence des caméras de surveillance dans certaines villes et surtout des révélations comme celles faites par Edward Snowden très récemment. C’est tout de même assez effrayant mais cela reste, pour l’instant, une pure fiction en ce qui concerne cet album. Graphiquement, les frères Salsedo (Frédérik pour le dessin et Greg pour les couleurs) restituent parfaitement cette ambiance glauque de surveillance quotidienne ainsi que les tensions quasi permanentes entre les protagonistes du récit. Le dessin semi-réaliste de Frédérik fonctionne bien. De même que, l’épuration, au niveau des décors, sert finalement bien le contexte en dégageant une froideur omniprésente à l’instar des couleurs de Greg.
Une trilogie intéressante qui alimente de nombreux débats !
Stéphane Girardot
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