Titres : Première partie & Seconde partie
Scénariste : Serge Perrotin
Dessinateur – Coloriste : Clément Belin
Éditeur : Futuropolis
Parution : Janvier 2011 & Janvier 2012
Prix : 15,25€ & 15€
Colombie, Ciudad Perdida. Le jeune Etienne, 23 ans, part pour une année sabbatique. Après avoir soigneusement économisé ces cinq dernières années de travail saisonnier, il s’offre un «break initiatique» avant de commencer sa carrière d’ingénieur. Saint-Nazaire, les chantiers. Michel Garandeau entend à la radio lors de sa pause-déjeuner que des jeunes Européens ont été enlevés par un groupe paramilitaire. Abasourdi, sonné, Michel apprend par le ministère des affaires étrangères que l’identité des ravisseurs n’est pas clairement établie. Devant la lenteur et le poids du protocole des investigations officielles, Michel ne réfléchit pas. Il part chercher son fils. Que faire d’autre ? Il ne peut pas payer de rançon, et refuse d’attendre en France une nouvelle qui ne viendra peut-être jamais. Comment faire quand on ne connaît pas un mot d’espagnol, et que l’on n’a jamais pris l’avion ? Tant pis, il se doit d’être sur place pour retrouver la trace d’Etienne…
Au nom du fils est une fiction. Peut-être certains éléments relatés dans ce diptyque peuvent nous ramener à des événements réellement arrivés ces dernières années, mais tous les personnages ne sont que fictifs. En effet, Serge Perrotin signe ici une recherche du père vers son fils. Au-delà du fait qu’il se soit fait enlever par un groupe armé, Michel Garandeau découvre le parcours d’Etienne en Amérique du Sud. Au travers de son carnet de bord, on peut presque s’étonner de l’évolution progressive de cet ouvrier totalement ignorant des coutumes et influences de la Colombie. Le graphisme et les couleurs de Clément Belin nous emmènent avec le plus grand des plaisirs au creux de la forêt tropicale, tout en sachant conserver une vraie proximité avec les personnages. La plume du scénariste mélange avec un plaisir non dissimulé notre actualité réelle (l’affaire Betancourt…), l’ambiance très particulière des pays d’Amérique du Sud, mais surtout, au travers du personnage de Michel, on ressent l’influence d’un parcours personnel, l’envie de parler des gens de proximité. L’idée de faire évoluer le père dans le contexte des chantiers de Saint-Nazaire en fait forcément partie.
Nous ne pouvons donc qu’être impatients de visionner l’adaptation cinématographique de l’album. C’est toujours un plaisir de voir les personnages de papier prendre vie derrière l’écran. Souhaitons donc beaucoup de succès à notre tandem d’auteurs pour cette version filmée !
Joël Leroy
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