
Titre : Atomic (S)trip
Scénariste – Dessinateur – Coloriste : Atsushi Kaneko
Éditeur : Pika
Collection : Pika Graphic
Parution : Avril 2018
Prix : 20€
Les éditions Pika proposent avec Atomic (S)trip un recueil des récits courts de l’enfant terrible du monde du manga : Atsushi Kaneko. Une sorte de voyage atomique ou encore d’exploration du dessin atomique de l’auteur qui passe par le noir et blanc, la couleur et la bichromie. Cette production, qui s’étale de 1997 à 2015 et met en valeur les nouvelles Tattoo Girl(s) (réalisées pour le magazine annuel éponyme – publication éphémère au début de chaque été), Fuck Forever et les œuvres déjà compilées dans Atomic ? (initialement publié en 2001 au Japon), permet de mieux appréhender l’évolution graphique et narrative de cet artiste hors du commun, ultra punk et protéiforme, qui ne laisse absolument pas insensible. D’ailleurs, il a déjà marqué bien des esprits avec des séries comme Bambi, Soil, Wet Moon ou encore l’« hyper trash » Deathco. Bienvenue dans l’univers déjanté de celui qui se définit lui-même comme un « destructeur » de codes.
C’est un très, très joli coup que réalisent là les éditions Pika en publiant cet énorme pavé de plus de 250 pages axé sur une partie du travail d’Atsushi Kaneko. Une pépite qui allie l’ancien avec Atomic ? et le nouveau car c’est la première fois que toutes les saynètes Tattoo Girl(s), parues entre 2006 à 2015, sont regroupées. Dix flashs de filles tatouées d’un seul bloc. Tout en proposant des histoires plus ou moins glauques, l’auteur fait ressortir toutes les questions que l’on se pose avant de se faire tatouer : pourquoi passer à l’acte ? Quel motif choisir ? Sa signification ? Et ce, sans jamais se répéter. Mais bien sûr, le reste ne manque pas d’intérêt ! Pour preuve le troublant et magistral Fuck Forever (édité en 2002). Après cette histoire, exit le noir et blanc pour basculer dans la couleur – sur un récit – mais surtout la bichromie (blanc/orange) de la première période l’artiste avec Atomic ? (histoires courtes de 1997 à 1999). Une deuxième moitié d’album plus gore, plus violente et plus spontanée – peut-être ? – avec une proposition graphique étonnante – effet 3D – pour le chapitre intitulé Cosmic. Il est très intéressant de voir l’évolution de ce style qui est désormais reconnaissable entre tous et fait penser à celui de Charles Burns à bien des égards.
Un indispensable pour les fans d’Atsushi Kaneko mais aussi pour les curieux qui souhaitent découvrir un autre genre de manga.
Stéphane Girardot
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Une réponse to “Atomic (S)trip”
13 décembre 2018
Deathco #7 - La Ribambulle[…] sacré grand nombre à son compteur depuis le commencement de la série créée par Atsushi Kaneko (Atomic (S)trip), l’enfant terrible du manga. Ce dernier nous gratifie d’un nouvel excellent opus qui couvre la […]