- Titre(s) : L’Iris blanc
- Scénariste(s) : Fabcaro
- Dessinateur(s) : Didier Conrad
- Coloriste(s) : Thierry Mébarki
- Editeur(s) : Albert-René
- Parution : Octobre 2023
- Prix : 10,50 €
- EAN : 9782014001334
César est inquiet. Les désertions et mutineries s’enchaînent parmi ses troupes. Alors qu’il demande conseil à ses tribuns militaires, il va être intrigué par le discours de Vicévertus, le médecin-chef de ses armées : « Pour éclairer la forêt, la floraison d’un seul iris suffit ». En d’autres termes, l’homme souhaite tester sa méthode positiviste sur une garnison romaine, persuadé qu’un légionnaire heureux sera plus combatif et contaminera les autres. César lui donne alors sa chance, en l’envoyant dans le camp retranché de Babaorum, et le prévient que son succès ne sera reconnu qu’à une seule condition : que le village gaulois voisin soit enfin soumis…
Confier un scénario d’Astérix à Fabcaro, c’est comme confier le barbecue à un charcutier, cela ressemble à une affaire sûre. Si Jean-Yves Ferri, soufflant le chaud et le froid, n’a pas démérité avant lui, et devrait revenir prochainement, le scénario de cet Iris blanc apparaît comme au moins aussi bon que le meilleur Ferri (qui pour nous est La Fille de Vercingétorix, mais les Goths et les couleurs étant nombreux, le débat fait rage !). Ici, et toujours selon nous, Fabcaro se montre parfaitement à l’aise pour se fondre dans le moule de la série avec ses références anachroniques à la société actuelle, ses bagarres, ses calembours et autres passages obligés, tout en gardant son sens de l’absurde quand il peut se permettre d’y aller (ce qui donne lieu à quelques moments savoureux). L’équilibre est très bon et les nouveaux personnages qu’il introduit, à commencer par Vicévertus (inspiré graphiquement de Bernard-Henri Lévy et Dominique de Villepin), devraient marquer durablement les esprits. De là à souhaiter qu’il scénarise un autre album, il n’y a qu’un pas qu’on franchit volontiers. Cela permettrait aussi de voir ce que ça donne sur la durée, passés l’effet de surprise et l’euphorie du premier scénario pour cette série culte. Si Didier Conrad continue lui aussi la partie, avec son graphisme irréprochable, l’aventure n’en sera que plus belle.
Un Astérix décidément très positif au moment de franchir le cap du quarantième album.
Nicolas Raduget
Réagissez !
Pas de réponses à “Astérix #40”