Titre : L’Assassin des petits carreaux
Scénariste : Nathalie Ferlut
Dessinateur – Coloriste : Oburie
Éditeur : Delcourt
Collection : Mirages
Parution : Juin 2021
Prix : 16,50€
En quittant sa Russie natale pour suivre son époux français à Paris, Ania ne pensait pas devenir veuve aussi jeune. Seule et désœuvrée dans une ville étrangère, elle passe ses journées entre des discussions avec le fantôme de Jacques et l’alcool, à peine dérangée par une voisine qui tente de la sortir de son triste appartement. Quand celle-ci est retrouvée morte au pied de l’immeuble, Ania est choquée et entreprend de mener sa propre enquête pour tenter de comprendre qui a pu l’assassiner. Entre un faux fiancé, un bar miteux exploitant les femmes, une jeune provinciale voulant devenir sa bonne et un type étrange se joignant à elle, Ania va plonger dans les lieux les moins reluisants de la capitale…
« Je vais vous donner un conseil d’ami: occupez-vous de vos affaires de veuve, déménagez, partez à la campagne… Claquez votre argent, trouvez des bonnes œuvres, que je n’entende plus parler de vous! »
Aïe ! Les éditions Delcourt avaient jusque-là l’habitude de proposer de formidables créations dans la collection Mirages, composée de nombreuses pépites créées aussi bien par des auteurs confirmées que des débutants pleins de talent. L’Assassin des petits carreaux est malheureusement loin d’être la hauteur de ses prédécesseurs, pas tant pour son scénario simple mais bien mené que pour son dessin très en-deçà des standards de l’éditeur, qui nous habitue constamment à mieux. C’est bien sûr délicat de mettre le doigt sur ce point sans prendre de gants avec un jeune auteur, prometteur bien que visiblement trop tendre pour ce type d’œuvre, mais il est impossible d’être enthousiaste sur le trait d’Oburie. Le dessinateur n’en est pourtant pas à sa première bande dessinée : La Mort aux yeux de cristal puis Simone Veil, non dénués de défauts de jeunesse, semblaient plus intéressants graphiquement. Ici, la colorisation un peu froide, trop sombre dans les planches finales, des décors parfois totalement vides, des visages mal maitrisés et des effets de mouvements mal intégrés desservent complètement le récit, dont on risque de décrocher très vite, et surprennent quant au suivi éditorial, habituellement plus exigeant.
Un album bien trop léger graphiquement, pas à la hauteur d’une belle collection.
Arnaud Gueury
Réagissez !
Pas de réponses à “Assassin des petits carreaux (L’)”