Titre : A mort, les vaches!
Scénariste : Stéphane Betbeder
Dessinateur – Coloriste : Paul Frichet
Éditeur : Glénat
Parution : Mars 2019
Prix : 14,95€
Après une fulgurante mais brève carrière de vedette de publicité, le petit cochon Néo coule une vie paisible dans une ferme tenue par des activistes néo-ruraux. Ami avec Flèche, le chien, il n’a d’ennemi qu’en Ignoble Créature, le chat que sa présence a évincé et qui a juré de se venger. Si l’équilibre entre les animaux est ainsi presque total, l’irruption brutale de policiers en pleine nuit sème la confusion. Tandis que le courageux Flèche est laissé pour mort, la plupart d’entre eux se voient embarqués dans des bétaillères. Hormis Néo, seuls Soasig la brebis, Ferdinand le « coq » et Renata la vache parviennent à fuir. Mais pour aller où ? Existe-t-il un autre lieu où vivre en paix ? Ou doivent-ils aller délivrer leurs amis dans ce lieu terrifiant qu’est « l’abattoir » ?
« Lorsqu’un animal disparaît dans le ventre d’un monstre de fer, c’est pour « l’abattoir ». On ne sait rien de l’horrible réalité que ce mot dissimule puisque personne n’en est jamais revenu pour nous raconter. Il faut accepter cette fatalité… on doit tous l’accepter! »
Après avoir donné vie à Inlandsis, une magnifique trilogie donnant un nouveau souffle aux contes nordiques, Stéphane Betbeder et Paul Frichet se retrouvent pour une nouvelle série au pitch et aux thèmes très actuels. Si le cadre et le sujet diffèrent totalement de leur précédente production commune, on retrouve pourtant dans L’Arche de Néo des similitudes flagrantes dans la manière de raconter autant que dans le soin apporté au développement des personnages. Ici, les humains sont mis de côté et à peine montrés, car ce sont bien les animaux – autant les héros que leurs congénères de la ferme ou les sauvages rencontrés en route – qui sont à l’honneur pour appuyer avec plus de force encore les dérives et les absurdités liées à l’élevage et bien sûr à l’abattage de masse. Pas de quoi devenir végétarien pour autant, mais plus que suffisant pour soutenir une consommation de viande raisonnée et naturelle. Car le scénariste y va fort, mais reste fin et habile dans son propos, avec de grands moments de réelle émotion et des protagonistes qui dévoilent plus d’une facette de leurs caractères, tandis que le dessinateur donne une expressivité inouïe à son bestiaire. Comment ne pas craquer face aux grands yeux de Néo, aux doutes de Ferdinand ou au drame de la famille de hérissons ?
Une série intelligente et plus que touchante… un road trip unique, dur et bouleversant.
Arnaud Gueury
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