
© 2023 Ankama

1989. Un jeune homme vient confesser à la police le meurtre du reste de sa famille, un drame qui fait écho à celui de voisins quelques temps plus tôt. Son récit, glaçant et difficile à croire pour les représentants de l’ordre, remonte à ce premier assassinat, vécu à distance. Mais c’est surtout sa rencontre avec un détective privé qui constitue pour Gavin le début d’une descente aux enfers, entre visions horrifiques et mystères insolubles. Très vite, il se retrouve attiré par une mystérieuse salle d’arcade et une borne du jeu Arcadium…
« J’ai mis l’hallucination sur le dos de la fatigue, sauf que tout était bien réel. Mais ça, je l’ai compris beaucoup plus tard. »
Avec son univers horrifique macabre et dérangeant, couplé à la promesse de plonger dans les années 80 et l’ambiance des salles d’arcade, Arcadium tenait un concept fort, plutôt dans l’air du temps, mais peine à tenir la distance. Nikopek préfère développer une intrigue alliant thriller et ésotérisme fantastique, autour d’une série de meurtres sauvages s’inscrivant bien dans le contexte américain, avec tous les clichés un peu classiques des familles recomposées, avant de vraiment embrasser ce que pouvait annoncer le titre et la couverture. C’est en effet assez tard dans l’album qu’apparait l’énigmatique Arcadium, qui ouvre alors la porte à beaucoup d’éléments se croisant et s’emmêlant un peu. Plus d’un lecteur devrait être décontenancé par la complexité du scénario, dont on sait pas trop ce qu’il veut finalement dévoiler. L’auteur manipule pourtant beaucoup de bonnes idées, avec un vrai bon sens de la narration et de l’horreur, surtout visuellement, mais il est dommage que toute cette énergie ne puisse pas être contenue pour conserver un minimum de clarté dans la conclusion de l’affaire, sans doute trop grand-guignolesque et absconse pour finir sur un point positif pleinement satisfaisant.
Un album graphiquement superbe qui ne donne hélas pas assez de clés de compréhension pour totalement adhérer.
Arnaud Gueury
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