- Titre(s) : Appels en absence
- Scénariste(s) - Dessinatrice(s) - Coloriste(s) : Nora Dåsnes
- Editeur(s) : Casterman
- Parution : Mai 2024
- Prix : 25,00 €
- EAN : 9782203241848
Rentrée 2011. Fariba et Rebekka intègrent le lycée seulement quelques mois après les événements terribles qui ont secoué la Norvège. En effet, le 22 juillet, un terroriste a fait 77 victimes. 8 personnes sont mortes dans une explosion au cœur du quartier gouvernemental d’Oslo et 69 autres, deux heures plus tard, sur l’île d’Utøya où la fraction jeunesse du parti travailliste tenait un camp d’été. Les deux meilleures amies « digèrent » ces drames de manières complètement différentes. Si Fariba décide de s’engager en politique et de rejoindre la Ligue des jeunes travaillistes, Rebekka, quant à elle, est assez perturbée malgré le fait qu’elle ne connaissait aucune des personnes disparues ou blessées. Cependant, elle n’arrive pas à comprendre pourquoi le tueur a agi ainsi et réalise que cela peut arriver à n’importe qui et n’importe où. Même en Norvège ! Progressivement, elle perd pied au point d’avoir des comportements inhabituels et surprenants pour son entourage. Comment passer outre l’horreur et le traumatisme y compris lorsque l’on est une victime indirecte ?
Après L’Année où je suis devenue ado et Le Jour où j’ai voulu sauver la forêt, Nora Dåsnes revient avec une nouvelle bande dessinée qui ne manquera pas de marquer les esprits, parce qu’elle parle en toile de fond de faits réels et dramatiques qui se sont déroulés dans son pays, la Norvège, alors qu’elle avait 16 ans, l’âge de Rebekka et Fariba, les personnages principaux dont le choix est judicieux. Mais surtout, cette histoire évoque le ressenti et le comportement de Rebekka, différents de ceux de Fariba, après les événements, son mal-être face à l’incompréhension de tels actes. Bien évidemment, le vécu personnel de l’illustratrice aux moments des faits l’a fortement inspirée pour caractériser la jeune fille et c’est cette véracité qui transparaît tout au long de la lecture et fait la force de ce récit. Graphiquement, le style va à l’essentiel pour une lisibilité optimale. Le passé se pare de rouge, le présent de bleu froid, les cauchemars de Rebekka sont charbonnés à la mine de plomb et seules quelques planches vers la fin sont colorées pour annoncer que les choses vont ou peuvent aller vers le mieux. Ces choix renforcent les intentions de l’autrice qui veut mettre en avant que l’amour, l’amitié et le soutien familial sont la clé pour surmonter ce genre d’épreuve dans la vie.
Un roman graphique à la portée universelle indéniable qui touchera sans aucun doute le plus grand nombre.
Stéphane Girardot
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