Titre : Suspends ton vol
Scénariste : Stéphane Lapuss’
Dessinateur – Coloriste : Julien Flamand
Éditeur : Kennes
Parution : Janvier 2021
Prix : 12€
Au milieu des gentils petits retraités de la résidence « Le Dernier Voyage » vit la terreur du directeur, Anatole Bouchard. Ce dictateur en salopette n’hésite pas à multiplier les crasses envers le personnel pourtant dévoué à son confort et ses compagnons, tous plus adorables les uns que le autres. Menteur, égoïste, voleur, colérique, obsédé, Anatole met une sacrée ambiance dans ce mouroir. C’est d’ailleurs en faisant trépasser une voisine que va arriver son pire cauchemar : Léontine Roitelet. Car la vieille dame, à l’apparence fragile et douce, est encore pire que lui ! Dès leur rencontre, la guerre est déclarée…
« Ton règne est fini mon bonhomme, tu casa es mi casa dorénavant… D’ici là, tiens-toi à carreau, des caves comme toi, j’en ai refroidi plus d’un! »
Eh bien, voilà longtemps qu’une BD humoristique n’avait pas fait un tel début en fanfare ! Lapuss’ et Julien Flamand frappent fort pour cette entrée en matière hilarante. Sans aller dans l’humour le plus noir ni le plus trash, les gags sont mordants, acides et jouent plutôt finement avec l’ambiance de ces maisons de retraite dont les habitants ne peuvent évidemment jamais ressortir de leur vivant. L’univers autour des héros est étonnamment assez jovial, avec un personnel soignant et un directeur avenants qui subissent le comportement des deux insupportables retraités, toute la cruauté étant concentrée sur Anatole et Léontine, qui n’arrive finalement qu’assez tard, le temps que l’on fasse connaissance de l’épouvantable caïd régnant sur l’établissement. Seule éclaircie dans cet orage de méchanceté, chacun des deux a droit à une page dévoilant une petite mais éphémère lueur d’humanité touchante. Mais pas plus !
Avec son format à l’italienne, sa formule une planche/un gag, des chutes souvent à tomber par terre, un graphisme impeccable et expressif, la visite est plus que conseillée.
Arnaud Gueury
Réagissez !
Pas de réponses à “Anatole & Léontine #1”