Titre : Kurtz, là où rêvent les étoiles
Scénariste – Dessinateur – Coloriste : Georges Bess
Coloriste : Pia Van Ling
Éditeur : Comix Buro
Parution : Septembre 2021
Prix : 14,95€
Alors que l’expédition sur la planète Arcadia ne donnait pas de grands signes de réussite, la découverte des autochtones a tourné au massacre complet. En quelques instants, tous les mercenaires ont disparu dans un accès de violence inouï. Témoins du carnage, Ishoa et Maki savent que la mission n’ira jamais à son terme, seuls les prêtres restant bercé d’illusion béate et d’un espoir que leurs croyances nourrissent aveuglément. Alors que la troupe poursuit sa route sans se retourner, le jeune protégé de Sir Walter Raleigh voit apparaître un homme dans les airs, qui l’invite à le suivre jusqu’au cœur d’un volcan. Là, Ishoa se retrouve face à Kurtz, l’homme qu’il cherchait, et aux secrets d’Arcadia…
« Depuis que nous avons débarqué, tout a l’air saugrenu, extravagant… comme si on se foutait de nous!
– Comment peut-on imaginer un monde pareil? Faudrait être fou furieux! »
Une fois encore, le scénario n’atteint pas le niveau exceptionnel des planches, un vrai régal pour les yeux de bout en bout. Georges Bess reste un dessinateur fabuleux, capable de donner vie à des mondes incroyables, par quelques décors fabuleux, des accessoires technologiques merveilleux et des trognes atypiques. Cette courte série en est encore la preuve, le voyage sur Arcadia étant un bel éventail des possibilités et envies graphiques de l’auteur. On regrettera donc juste une intrigue un peu mince malgré ses références à l’œuvre de Joseph Conrad et un profond humanisme qui transpire de chaque réflexion et chaque révélation sur le peuple autochtone. Car, une fois la moitié de l’album atteinte, plus rien ne se passe hormis la rencontre d’Ishoa avec lui-même à travers cette population libre et paisible au propos un peu naïf (instruments naturels, art primitif et danses tribales amènent la plénitude), voire paradoxal (il faut tuer pour préserver son mode de vie). Abandonner toute haine dans un village de brousse africaine avec ses sages hindous… les clins d’œil sont évidents, peut-être un peu trop. Mais le message, même simple, reste intéressant. Et fabuleux à contempler.
Un voyage assez déroutant, comme nombre d’œuvres de l’imprévisible Georges Bess.
Arnaud Gueury
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