Titre : Morts ou vifs !
Scénariste : Rodolphe
Dessinateur : Gaël Séjourné
Coloriste : Jean Verney
Éditeur : Soleil
Parution : Octobre 2018
Prix : 14,95€
Septembre 1946. Les autorités françaises sont bien décidées à mettre un terme aux agissements de Pierrot-le-fou et de sa bande de truands. L’étau se resserre de plus en plus autour des complices de l’ennemi public numéro 1, qui parvient toutefois à se sortir de quelques descentes de police non sans faire de gros dégâts et des victimes sur son passage. Acculé par la surveillance étroite des « képis », le gang manque quelques gros coups, ce qui pousse Pierrot, ravagé par l’alcool, à un vol à main armé qui va signer la fin de sa cavale mais pas celle de ses compagnons…
« Un jour ou l’autre, on se fera serrer pour de bon, et on aura nos tronches en première page. Ce putain de jour viendra… et ce jour-là, mon paternel saura. »
Présentée dès le début de la série, la fin ubuesque d’un des plus grands truands du pays, au parcours aussi chaotique que romanesque, est cette fois expliquée de façon plus chronologique. Une fois encore, la réalité semble plus stupéfiante que la fiction, tant sa mort intervient de manière stupide, même si quelques doutes planent encore au sujet des circonstances exactes. Rodolphe, très documenté sur ce destin hors-normes, suit une thèse de l’accident qui donne encore plus de relief au récit, avant de relater le destin de ses complices dans le dernier tiers de l’album, autour de personnages finalement bien plus complexes et troublants que Pierre Loutrel. Une fois encore, le dessin de Gaël Séjourné, associé aux couleurs de Jean Verney, se montre parfait. L’extrême précision de son trait, la rigueur de ses décors et la restitution de l’ambiance des années 40 d’après-guerre ne l’empêchent pas de garder un style personnel très vivant. Du grand art ! Du début à la fin, cette série se sera montrée pointue, réaliste et inspirée, brodant le destin de crapules typiques de leur époque sans tomber dans le piège de l’admiration béate de leurs « exploits » dont on ne retiendrait que le panache et l’audace insensée en oubliant les nombreux meurtres et actes de lâcheté.
Un pan de l’Histoire romanesque et sanglant relaté avec un incroyable talent.
Arnaud Gueury
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