Titre : A la dérive
Scénariste – Dessinateur – Coloriste : Xavier Coste
Éditeur : Casterman
Collection : Univers d’auteurs
Parution : Janvier 2015
Prix : 18€
1910, Paris est sous les eaux suite à la crue de la Seine. Le fleuve occupe une grande partie des rues de la capitale obligeant ainsi la population à se déplacer en barque à l’instar de la cité lacustre de Venise. La ville est paralysée et plongée dans l’obscurité. Dans cette ambiance suspendue dans le temps, un couple d’Américains criblé de dettes essaye de remonter la pente. Mais le temps leur est compté et les rentrées d’argent ne sont pas assez rapides. Eddie soumet l’idée à son épouse Agatha de braquer la banque American Express afin de rembourser leurs usuriers. Dès lors tout s’enchaîne très vite. Le braqueur néophyte embauche des Apaches pour constituer son équipe, planifie le cambriolage… Mais, le Jour J, l’opération tourne mal. La suite des événements prend alors une tournure complètement inattendue pour les deux amoureux.
Après les très remarqués Egon Schiele, vivre et mourir et Rimbaud, l’indésirable aux éditions Casterman, Xavier Coste change de registre avec son nouvel album mais pas d’éditeur. En effet, A la dérive est une fiction librement inspiré de la vie d’Eddie Guerin et Chicago May, deux bandits irlandais du début du XXème siècle, dont le plus haut fait fut le braquage de la banque American Express en 1903. Un récit que l’auteur à volontairement transposé en 1910 lors de la plus forte crue de la Seine pour y dépeindre en deux parties distinctes (avant et après le casse) l’histoire d’un couple à la dérive – au sens propre comme au figuré – contraint de faire des choix lourds de conséquences. Si le scénario est relativement prenant (car un peu trop dilué), le lecteur trouvera son compte graphiquement. Xavier Coste revient à ses crayons et la peinture pour vous gratifier de véritables œuvres picturales aux mises en page diverses et osées. L’objet livre est également très beau avec ses embossages du plus bel effet.
Un album visuellement réussi qui aurait mérité un scénario un peu plus abouti.
Stéphane Girardot
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