Titre : 5 est le numéro parfait
Scénariste – Dessinateur – Coloriste : Igort
Éditeur : Casterman
Parution : Octobre 2019
Prix : 22€
1972, Naples. Peppino Lo Cicero, dit « Peppi », est un ancien porte-flingue de la Camorra. Sorti du circuit – « retraité » donc – il attend la mort en occupant son temps entre ses deux passions : la pêche et son fils Nino, qui a pris sa place au sein du clan de Don Guarino. D’ailleurs, il ne vit que pour lui, à qui il taille des costumes car dans leur métier il faut les nerfs, le style et la précision. C’est important. Mais par un soir pluvieux, alors qu’il part « travailler », Nino est tué par un certain Monsieur X suite à une trahison. Tout s’écroule autour de Peppi. Bien décidé à retrouver celui qui lui a enlevé son fils, le vieux couteau ressort les armes et part en guerre. Mais il a besoin d’un coup de main et, pour cela, il reprend contact avec son vieux pote Salvatore « le Boucher ». Le sang appelle le sang. Et la vendetta de Peppi va déclencher un sacré bordel dans l’univers des mafieux.
Initialement publiée par les éditions Casterman en 2002, traduite en 15 langues et ayant remportée plusieurs prix, cette bande dessinée d’Igor Tuveri, alias Igort (Symphonie à Bombay), fait l’objet de cette réédition à l’occasion de la sortie du film éponyme dans les salles obscures le 23 octobre 2019, après une présentation à Cannes. Une adaptation que l’auteur a réalisée lui-même et dont le projet remonte à quinze années en arrière. D’ailleurs, un petit dossier en fin d’album présente quelques étapes du storyboard en V.O. (avec traduction bien sûr !). Une occasion en or de (re)découvrir ce sublime roman graphique, véritable référence du roman noir, dont l’histoire est vraiment prenante avec ses personnages pleins d’aspérités et pour lesquels le lecteur éprouve rapidement de l’affection malgré leur étiquette de « bad boys ». Ce pavé de plus de 180 pages aux dialogues ciselés se dévore littéralement tant la représentation graphique en est immersive. Le traitement bi-chromique bleuté est d’une élégance et d’une douceur telles qu’il fournit le contraste parfait et nécessaire en regard de la dureté de certaines scènes. Un très grand moment de lecture où l’explication du titre est… parfaite !
Une réédition du chef d’oeuvre qui donne vraiment envie d’aller voir ce que cela donne sur grand écran.
Stéphane Girardot
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