Titre : Terminus
Scénariste : Olivier Bocquet
Dessinateur – Coloriste : Jean-Marc Rochette
Éditeur : Casterman
Collection : Univers d’auteurs
Parution : Octobre 2015
Prix : 25€
Le Transperceneige a traversé l’Atlantique sur la piste d’une musique qui laissait augurer de la rencontre d’autres survivants. Hélas, les arpenteurs ne retrouvent qu’un appareil émettant automatiquement. Par désespoir et parce que leur train vit ses derniers instants après des décennies de voyage, Val les envoie trouver l’origine de l’électricité. Puig et ses compagnons découvrent alors une cité enterrée profondément sous la glace. A mesure qu’ils descendent un ancien ascenseur, la colère gronde à bord. Une présidente élue par les passagers prend le pouvoir et investit la locomotive. Tandis que le rapport de force change, Puig trouve l’entrée d’une gare. La porte du Paradis ou celle de l’Enfer ?
En portant sur grand écran la série créée par Jacques Lob, le réalisateur coréen Bong Joon-ho a remis en avant cette formidable aventure post-apocalyptique qui avait marqué les lecteurs au début des années 80. Mieux encore, il a donné au dessinateur Jean-Marc Rochette l’envie de prolonger et conclure le voyage. En embarquant à son bord l’excellent Olivier Bocquet, l’auteur est à l’origine d’un événement médiatique. Car cette sortie était très attendue et soulevait la crainte de ne pas retrouver le même esprit quinze ans après le dernier tome. Heureusement, le projet a été longuement travaillé en duo. Le plaisir de retrouver cet univers glacial et traumatisant est intact et, en plus de formidables idées rappelant les angoisses contemporaines comme l’utilisation du nucléaire ou de l’eugénisme, le trait s’est endurci et assombri. L’utilisation subtile des couleurs et d’un encrage appuyé appuie la force du récit. Même l’humour décalé et inattendu renforce cette sensation oppressante propre à toute intrigue d’anticipation. Désireux d’éviter les écueils du genre, le scénariste parvient à éviter la majeure partie des clichés en créant une communauté de survivants étranges et malsains.
Une suite (et fin?) à la hauteur du mythe. Fantastique !
Arnaud Gueury
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2 Responses à “Transperceneige (Le) : Terminus”