Titre : Journal d’un braqueur
Scénariste : Shuky
Dessinateur – Coloriste : Raoul Paoli
Éditeur : Makaka
Parution : Mai 2014
Prix : 19€
C’est le 7 juin 1976 que tout a commencé. C’est à partir de ce moment précis qu’Elliot a débuté l’écriture de son journal intime et qu’il a perdu les deux choses qu’il aimait le plus au monde : sa mère et sa Ford Torino, enfin celle de son père. Ce jour-là, alors qu’il est avec ses parents sur la route 47 près du comté de Brasco, Elliot voit son père écraser la tête de sa mère contre la vitre du côté passager avant que la voiture ne percute un cerf. Suite à ça, son père s’évapore dans la nature et c’est un enfant abasourdi, au pied d’un arbre, que trouvent le shérif avec son adjoint. Depuis ce macabre moment, le jeune garçon vit avec Bob, le garagiste de la ville, qui l’a recueilli. Tout en grandissant, il apprend le métier avec lui. Mais un jour, la station service est braquée et Elliott prend conscience qu’il veut changer d’existence. Il en a marre de sentir l’essence et veut conquérir Marie-Clara. Son nouvel objectif : organiser son premier braquage. Tout est écrit dans son journal.
L’objet journal intime, dans Hold-Up, est un personnage à part entière. Dans un premier temps, par l’aspect de la BD en elle-même qui prend les traits d’un livre en cuir vieilli. Puis, par le fait qu’il est présent tout au long de l’histoire en alternance avec les planches dessinées. Il est le confident d’Eliott. Shuky, au travers de cette idée originale, joue avec le côté sentimental afin de provoquer une empathie vis-à-vis du jeune héros. Mais pas que … car l’histoire que nous propose le scénariste est assez noire malgré les dessins d’enfants mis en avant dès le début du journal et l’humour, toujours présent, qui prend un peu à revers certaines situations. Et puis, il y a les « gueules » de Raoul Paoli qui évoluent dans un univers aux multiples références que l’auteur n’hésite pas à utiliser. Le sens du cadrage et du découpage du dessinateur insuffle un certain dynamisme que rehaussent de nombreux effets visuels judicieusement placés.
Au regard de ce premier tome, il nous tarde de lire la suite et de voir comment Eliott peut devenir un véritable braqueur.
Stéphane Girardot
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