Titre : Les Apparences sont trompeuses
Scénariste : Eric-Emmanuel Schmitt
Dessinateur : Janry
Coloriste : Cerise
Éditeur : Dupuis
Collection : Tous publics
Parution : Novembre 2015
Prix : 14,50€
Deux ans après le premier album, Poussin 1er revient dans un Tome 2. Ce chiasme, certes sensationnel et accrocheur, n’en dit pas long sur l’intrigue. Elle est assez simple et sans piège. Poussin 1er est un poussin jaune vivant dans une ferme, qui s’imagine naïvement qu’il est le centre du monde. Sans se départir de ses certitudes, il apprend la vie et fait sourire le lecteur du fait de son comportement naïf. Arrivera-t-il à manger ces grains qui scintillent dans le ciel nocturne ? Comment réagira-t-il en découvrant l’extérieur de la ferme ou en découvrant son reflet dans le miroir ? Vous le saurez en ouvrant cet album…
L’éditeur affirme que le premier tome avait été unanimement salué. Pour ce qui nous concerne, nous avions effectivement dit bonjour par politesse sans pour autant oublier de préciser d’un jeu de mot peu inventif que Poussin nous paraissait un peu poussif. Le constat est similaire à la lecture de ce Tome 2. Sans remettre en cause le talent d’auteur d’Eric-Emmanuel Schmitt, qui fait ses premiers pas dans la bande dessinée avec cette série, les apparences, peut-être trompeuses, sont qu’il prend un peu ça à la légère. Certaines séquences se rapprochent avec réussite des gags franco-belges classiques et font sourire, mais les considérations philosophiques manquent un peu de punch et d’intérêt. Un scénariste débutant aurait peut-être vu l’éditeur lui retourner son texte avec la mention « peut mieux faire ». Si l’album n’était pas dessiné par Janry, qui excelle de nouveau dans le registre animalier en sortant de l’univers Spirou, et doté des belles couleurs de Giancarlo et du studio Cerise, il perdrait quasiment toute sa saveur. Espérons tout de même que Poussin trouvera de nouveau son public pour que l’éditeur puisse financer des sorties un peu plus audacieuses et faire émerger de nouveaux auteurs – Cyprien non inclus. Blague à part, si les deux sorties peuvent intégrer les bons coups marketing de cette fin d’année, la supériorité du poussin sur Roger et ses humains est indéniable. Ils ne jouent pas dans la même (basse) cour.
Meilleures que les premières, les aventures du Poussin restent avant tout une BD qu’on lit non pas pour son thème mais pour les noms qui figurent sur le bandeau promotionnel. Conseillons-les surtout aux fans de Janry qui étoffe avec brio sa palette graphique.
Nicolas Raduget
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