Cette année 2021 a particulièrement bien commencé pour moi : J’ai eu l’immense joie d’être sélectionnée pour faire partie du jury du Fauve, Prix du Public France Télévisions du 48eme Festival International de la Bande Dessinée d’Angoulême.
Avant de vous faire part de mon expérience de jurée, voici juste quelques mots pour expliquer pourquoi j’ai candidaté…
J’ai la chance d’être née à Angoulême il y a maintenant presque 39 ans. J’ai donc baigné dans la bande dessinée et le festival très tôt. Depuis mes 12 ans, je n’ai raté que deux éditions, l’une parce que je m’étais blessée au genou et l’autre parce que j’étais à l’autre bout du monde. Même si je ne suis plus actuellement à Angoulême, je prends chaque année des vacances (bien méritées) pour assister au Festival.
Alors évidemment quand l’appel à candidature a été lancé, je n’ai pas pu résister ! Pouvoir moi-même décerner un prix, avec l’aide de douze autres jurés de toute la France, pour MON festival, je ne pouvais rêver mieux.
C’est sans grande conviction que j’ai envoyé ma candidature, pensant que je ne correspondrais sans doute pas à leurs attentes…
Alors quand Katia, de France Télévisions, m’a envoyé le fameux mail le 5 janvier dernier, je n’y croyais pas !
Tout à donc débuté par ce mail, très vite suivi d’un appel pour m’expliquer la marche à suivre et les menus détails concernant ce prix des lecteurs. A ce moment-là, impossible de connaître la sélection faite car elle n’avait été décidé que le matin même et n’était pas encore officielle. Il me faudra attendre encore fébrilement quelques jours pour savoir quels albums sont en compétition, parmi ceux présents dans la sélection officielle.
C’est donc le 11 janvier que la liste est enfin dévoilée en avant première : huit titres très différents ont été sélectionnés. Je parcours le net pour en savoir plus sur chacun de ces albums car je n’en ai encore lu aucun !
Dès le lendemain les premiers albums arrivent par courrier. Mes lectures peuvent commencer…
Tout d’abord L’accident de Chasse… Puis Paul à la maison… Le Mystère de la maison Brume… Suivent Kent State… Baume du Tigre… Une Année exemplaire… Dragman… Et enfin Anaïs Nin.
A chaque lecture, je me demande bien quelle bande dessinée je préfère, pourquoi et surtout comment la défendre face aux autres jurés qui n’auront sans doute pas le même avis et le même ressenti que moi ?
Finalement deux albums retiennent mon attention pour des raisons totalement différentes : L’accident de Chasse et Anaïs Nin. La première est très sombre, parle de crime, de rédemption, de lecture… La seconde est plus légère en apparence, avec ses dessins très colorés, mais aborde finalement des thèmes très difficiles également… Jusqu’au dernier moment, je ne sais laquelle plébisciter réellement, même si au fond, je sens bien que mon cœur balance plutôt vers la première…
Arrive alors le jour des délibérations, avec une certaine excitation de pouvoir s’entretenir, se confronter aux autres jurés pour ne choisir qu’une œuvre qui sera récompensée lors de la remise des prix.
Cette année, pandémie oblige, le festival n’organise pas de présentiel en janvier comme à son habitude… Nos délibérations se feront donc en visio… C’est dommage, mais pas si grave, cela n’enlève rien à notre passion et à l’intensité de nos échanges !
Notre maître de cérémonie n’est autre que Michel Field !
Après 3h d’échanges aussi intenses que passionnants, nous arrivons au vote final et c’est donc Anaïs Nin qui l’emporte avec 9 voix contre 4 pour Baume du Tigre.
Nous espérons maintenant que le festival ait lieu comme prévu en juin, pour pouvoir tous nous rencontrer ! Et pourquoi pas aussi rencontrer Léonie Bischoff, l’autrice récompensée, pour avoir la chance d’échanger avec elle !
Si je ne devais retenir qu’une chose de toute cette expérience, outre la découverte de merveilleux romans graphiques, c’est sans aucun doute, la bienveillance et la qualité de nos échanges lors des délibérations. Ainsi que la joie et quelque part la fierté également à l’annonce du Fauve du Prix du Public lors de la cérémonie officielle du 29 janvier 2021.
Laëtitia Lassalle
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