Titre : Incubation
Scénariste : Sylvain Ricard
Dessinateur – Coloriste : Rica
Éditeur : Delcourt
Collection : Neopolis
Parution : Janvier 2019
Prix : 18,95€
C’est une catastrophe ! Chercheur dans un laboratoire français, Guillaume Roblès s’est enfui avec toutes les notes concernant un nouveau virus mortel et sans remède. Pire encore, le chercheur est sans doute porteur de ce virus et sa localisation devient une affaire d’état très embarrassante. Car ses collègues sont dans l’incapacité de contrer la propagation du mal ou soigner les personnes atteintes et la menace devient globale pour la planète. Pendant que les ministères s’affolent, Guillaume embarque à bord d’une croisière techno. Peu de temps après le départ, les premiers cas apparaissent et inquiètent le personnel médical. Quand l’information remonte jusqu’aux autorités compétentes, la question de la sauvegarde ou non du paquebot commence à se poser…
« Bien. Nous avons donc sur un bateau plusieurs milliers de personnes infectées par un virus mortel que l’on ne sait pas soigner, sept milliards de personnes que l’on doit sauver et des chercheurs qui ne savent pas grand-chose. »
En rebondissant sur toutes ces menaces qui ont fait la une au cours des dernières années, de la grippe aviaire au chikungunya, sans même revenir à la grippe espagnole ou Ebola, Sylvain Ricard (Stalingrad Khronika) imagine un angoissant cas de propagation non contrôlée qu’il base sur les les recherches secrètes mais hélas véridiques que mènent de nombreux pays comme la France à l’encontre des recommandations internationales. Il imagine même le pire avec un virus possédant toutes les pires caractéristiques de ses prédécesseurs et orchestre un huis-clos permettant de jouer avec les nerfs des responsables… et des lecteurs. L’intrigue, volontairement catastrophiste, est aussi une étude appuyant sur l’hypocrisie des dirigeants et le cloisonnement bien pratique des responsabilités, tandis qu’on ne sait pas encore quoi penser du personnage central, encore bien énigmatique. Jouant la carte de l’hyper-expressivité, parfois un peu trop poussée, Rica (Unité Combattante Trudaine, avec le même scénariste) reprend bon nombre des codes du manga pour apporter de l’énergie à ses cases. Si le découpage reste sobre, les compositions et la colorisation par trames de gris appuient beaucoup cet aspect.
Un premier tome intrigant et engagé dont on attend l’orientation de la suite.
Arnaud Gueury
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Une réponse to “Virus #1”
14 janvier 2019
Krys ToffFeuilleté en boutique la semaine dernière. Le scénario est tentant mais graphiquement je n’y arrive pas. Les décors se veulent réalistes tandis que les visages sont caricaturaux, à la limite parfois du burlesque comme dans certains mangas. Tant pis, je passe mon tour.