Titre : État pathologique
Scénariste : Thomas Kotlarek
Dessinateur – Coloriste : Jef
Éditeur : Le Lombard
Parution : Janvier 2021
Prix : 14,99€
2018, Lyon. Trois mois et demi après l’attentat, Ludovic Vichère rentre d’une mission humanitaire au Burkina Faso. Dès son arrivée à l’aéroport, il est interpellé par la police en présence de Franck Pirondélis qui attend beaucoup de sa rencontre avec le demi-frère de Romain afin d’en préparer au mieux la défense. Manque de chance, non seulement Ludo doit passer par la case commissariat avant mais en plus l’avocat manque de peu d’être écrasé par une Mercedes grise qui fait intrusion dans le terminal, et ne doit la vie qu’à un réflexe incroyable de l’aîné des Vichère. Les deux hommes se retrouvent un peu plus tard au domicile de Ludovic où il revient sur son passé et révèle l’origine de l’instabilité psychologique de Romain dans une ambiance très détendue, avec drogue et alcool. Cependant, il oublie de dire à Franck qu’il cache une personne clé dans cette histoire : Leïla Sahli. Que fait-elle ici ? L’avocat ne pourra le découvrir qu’après s’être remis d’une chute de sept étages alors qu’il la poursuivait sur les toits lyonnais ! Le métier d’avocat est décidément très dangereux. Malheureusement, “Piron” n’est pas au bout de ses surprises et déconvenues !
Politique africaine, affaire du sang contaminé, vie carcérale, attentats passés, gilets jaunes, humanitaire, manifestations féministes, grossesse dans un cadre familial et religieux s’y opposant, sont autant de thèmes sociétaux et historiques qui viennent alimenter la trame scénaristique durant l’enquête de Franck Pirondélis mis en place par Thomas Kotlarek. Les faits sont parfaitement amenés et permettent de voir défiler Une histoire de France sans que l’on ne s’en aperçoive au fil du déroulé du récit. Le scénariste n’épargne absolument rien au héros qui passe à deux reprises très près de la mort ! Sans compter les conséquences des conditions dans lesquelles il a chuté des toits lyonnais qui sont très lourdes, aussi bien sur le plan physique que professionnel. Une approche qui, loin d’ennuyer, tient le lecteur en haleine et lui offre un panorama intéressant de l’Histoire française contemporaine dans lequel le souci de précision s’appuie sur un gros travail de documentation. Jef (Deux hommes en guerre), maître d’œuvre de l’interprétation graphique, est une nouvelle fois au rendez-vous. Le trait fin et réaliste de l’auteur, rehaussé par une palette chromatique inhabituelle et très personnelle, sert parfaitement les propos. De plus, il place judicieusement de nombreuses grandes cases avec peu de dialogues ou de hors textes qui donnent un bol d’air aux planches parmi celles plus denses en bulles.
Un nouveau volet toujours aussi surprenant et intéressant. La suite et fin est attendue avec impatience.
Stéphane Girardot
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