Titre : Tu ne tueras point
Scénariste : Jean-Louis Tripp
Dessinateur – Coloriste : Cyril Doisneau
Éditeur : Le Lombard
Parution : Juin 2021
Prix : 19,99€
Une agricultrice qui se suicide dans son lit à côté de son mari qui dort ; un patron d’une des institutions des nuits de Haute-Savoie assassiné de quatre coups de fusil devant chez lui ; une cavale suite à un hold-up qui vire au bain de sang ; un jeune homme tué pour le vol d’une tondeuse ; la mort du directeur de cabinet du maire Front National de Toulon ; la disparition d’une femme mariée à un homme plein de secrets ; une sombre escroquerie à l’assurance-vie ; une jeune fille de 18 ans qui rend son dernier souffle dans les bras de son père ; l’affaire Édouard Stern et un créancier découpé en morceaux dans les Hautes-Pyrénées. Ce sont les dix histoires de meurtres à glacer le sang qui sont racontées dans ce recueil. Mais elles ne le sont pas n’importe comment puisqu’elles sont adaptées de la célèbre émission radiophonique Hondelatte raconte avec toutes les dimensions qui en découlent.
Jean-Louis Tripp est fan de l’émission de Christophe Hondelatte. Les affaires criminelles le fascinent. Le journaliste, quant à lui, s’est toujours demandé ce que pourrait donner une adaptation en bande dessinée. Il n’en fallait pas moins pour que cet album existe. D’autant plus que Jean-Louis Tripp voulait explorer le côté obscur de la force, selon ses termes, après des années à côtoyer l’optimisme et le positif à travers Magasin Général et Extases notamment. Pour ce faire, l’auteur a donc volontairement sélectionné deux catégories d’histoires parmi le panel étendu existant : le pétage de plomb et le meurtre froid, calculé, par intérêt. Il en résulte un excellent travail d’interprétation qui donne corps à dix saynètes de 10 à 17 planches ponctuées par une conclusion sur fond blanc où l’on entend la voix de Christophe Hondelatte qui est déjà omniprésente dans les cartouches de voix off. À l’instar de l’émission, pas de voyeurisme mais une mise en avant des dimensions psychologique et sociologique tout autant que policière. Des objectifs que l’interprétation graphique réalisée par Cyril Doisneau (Bérénice ou la fois où j’ai fait grève de presque tout) sert parfaitement. Un gaufrier récurrent, un trait réaliste sobre et une palette graphique limitée de huit couleurs parachèvent l’immersion dans ces récits stupéfiants.
Une réussite totale qui ravira les fans de l’émission et convertira sans aucun doute les autres !
Stéphane Girardot
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