Titre : La Conjuration des humains véritables
Scénariste – Coloriste : Richard Marazano
Dessinateur : Guilhem
Éditeur : Le Lombard
Parution : Août 2018
Prix : 13,99€
Burton Cooley, le père de Travis, n’est pas mort. Son B-29 s’est écrasé dans l’Océan Pacifique sur une île de l’archipel Salomon. Sur place, il assiste avec deux de ses compagnons d’arme à un phénomène glaçant. Un des robots du professeur Yasutaro Mitsui s’échoue à quelques mètres d’eux pour une raison qu’ils ignorent. New York. Le corps de Nikola Tesla a été découvert dans la chambre d’un petit hôtel, où vivent Travis et Kathleen, sa maman. Un détail dont n’avait pas connaissance l’inspecteur Kelly qui est tout surpris de les voir mais n’hésite pas à questionner le jeune garçon à propos du mort. Cependant, ce dernier ne dit rien de la promesse faite au savant et commence sa mission avec l’aide de l’hologramme de Tesla. En marge de cela, le reporter T.S. Billing continue son enquête sur la disparition des homeless de l’East River et s’intéresse à la disparition de Tesla. Deux affaires pour lesquelles le FBI lui met des bâtons dans les roues. Et pour cause, Hoover apporte son aide à Thomas Edison… mort il y a dix ans ! Son combat avec Tesla se poursuit même après leur mort ! Quelle en sera l’issue ?
Après un premier tome enchanteur, La Conjuration des humains véritables était attendu avec impatience. Cette attente est récompensée car l’album tient absolument toutes ses promesses. Richard Marazano nous sert un récit très dense où l’intrigue suit son développement de manière probante sur plusieurs séquences parallèles. Ces dernières mettent en scène tour à tour les personnages précédemment rencontrés ou ceux dont on a entendu parler, de manière à nous apporter des éléments à nous mettre sous la dent. Ancien étudiant en physique et astrophysique, le scénariste prend un réel plaisir à opposer post-mortem deux sommités, Nikola Tesla et Thomas Edison, et à en inviter d’autres à entrer dans la danse comme Marie Curie, Yasutaro Mitsui, Robert Hoppenheimer, George Orwell, H.G. Wells, Aldous Huxley pour ce récit de science-fiction vintage parfaitement huilé et fourni en rebondissements. Tout y est tellement plausible, minutieusement agencé et bien documenté que l’on rentre sans mal dans ce deuxième opus pour n’en ressortir qu’à la dernière planche le souffle coupé. Cependant, c’est avec la frustration de ne pas savoir avec certitude quelles seront les issues de chacune des situations engagées. Si cette série est une réussite, c’est en grande partie également grâce au dessin réaliste et plein de classe de Guilhem. Le trait expressif, les cadrages époustouflants et les mises en pages dynamiques nous immergent un peu plus dans ce complot scientifique incroyable. Une partition graphique jouée avec maestria que Richard Marazano exacerbe lui-même, une nouvelle fois, de très belle manière avec une palette chromatique aux teintes surannées des plus efficaces.
Excellent ! Un must have dans le genre !
Stéphane Girardot
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Une réponse à “Trois fantômes de Tesla (Les) #2”