Titre : D’amour et de mort
Scénariste : J. Michael Straczynski
Dessinateurs – Coloristes : Ben Templesmith & C.P. Smith
Éditeur : Delcourt
Collection : Contrebande
Parution : Juin 2014
Prix : 15,95€
Comme beaucoup d’autres avant lui, Joe Fitzgerald aurait du refuser la dernière mission de sa carrière comme homme de main de la mafia. Car les tueurs font rarement de paisibles retraités. Cet ultime contrat l’a envoyé dans les griffes d’un démon qui ne lui a pas fait de cadeau. Ni à lui ni à Laura, son grand amour, celle qui allait le sortir de cette vie minable. Mais un ange lui a proposé un pacte : à chacune de ses morts, Joe aura le droit de revoir Laura durant cinq minutes avant d’être ramené à la vie. Jusqu’à ce qu’il ait suffisamment racheté ses péchés pour avoir le droit de rester avec elle pour l’éternité…
Jamais avare de bonnes idées, J. Michael Straczynski est parvenu à en trouver une excellente lors de cette collaboration avec le génial Ben Templesmith. Son postulat est brillant car, au-delà de la damnation de son héros, condamné à vivre en espérant mourir pour revoir son amour, le scénariste en profite pour tisser différentes intrigues qui amènent à se questionner sur les motivations des autres personnages. Sur un thème proche de Hellblazer – Joe n’est pas sans rappeler le désabusé et sombre John Constantine – Straczynski évite les écueils du manichéisme et ouvre de nouvelles pistes à chaque nouveau chapitre. Son sens des dialogues percutants s’accorde lui aussi parfaitement au trait particulier du dessinateur australien de Wormwood. Son graphisme simplement esquissé convient à cet univers fait de noirceur et de paranormal, jusqu’à la plongée en enfer dessinée par C.P. Smith. Un changement de traitement surprenant – à l’informatique façon Zombillénium – mais logique.
Un titre qui bénéficie d’une excellente idée de départ pour s’aventurer sur un terrain connu mais toujours agréable à rejoindre.
Arnaud Gueury
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