Titre : Volume 1
Scénariste – Dessinateur : David Lapham
Éditeur : Delcourt
Collection : Contrebande
Parution : Avril 2019
Prix : 34,95€
1997. Harry et Joey sont deux hommes de main au service d’un certain Harry, chargés de faire disparaître le corps de la petite amie du truand. Mais le comportement de Joey, de plus en plus imprévisible, va provoquer un carnage sur leur route. 1977. Harry monte les échelons dans la pègre de Baltimore, avec l’intention de prendre la place de son patron. Mais la chose ne se fait pas sans heurts ni victimes. Témoin d’un de ces assassinats, Ginny en est chamboulée. Incomprise par sa mère, son père trop absent pour le boulot, la toute jeune fille n’est plus la même. De son côté, Orson, un brillant lycéen poli et propre sur lui, fait la connaissance de Rose, une femme libérée qui va l’entraîner loin de la fac…
« Il y avait ces grands types… au cinéma… et y en avait un avec une grosse matraque et… et y avait un couteau. Et l’autre type… je crois que j’ai vu des gens se faire tuer, mais pour de vrai. »
Véritable prouesse narrative et scénaristique, Stray Bullets n’avait pas bénéficié d’une édition française satisfaisante jusqu’à aujourd’hui. Dès ce premier recueil, Delcourt propose les quatorze premiers numéros (à savoir les arcs Innocence of Nihilism et Somewhere Out West) de la saga noire de David Lapham dans leur ordre de parution original. Ce récit choral, faisant intervenir une impressionnante galerie de personnages hétéroclites sur diverses époques – principalement la fin des années 70 – et différents lieux, nécessite une solide attention pour plonger dans une intrigue dense et des chapitres parfois à des lieux les uns des autres, bien qu’un fil rouge relie tout autour du personnage – jamais montré – de Harry. La grande force de la série est aussi de montrer des anti-héros déglingués, des laissés-pour-compte sympathiques malgré leurs innombrables défauts, perdus dans des vies sans relief à la suite de mauvais choix. Si chacun mérite un peu son sort, on ne peut que s’y attacher dans ce feuilleton géant qui passe allègrement et sans difficulté du roman noir au soap déjanté.
Un vrai tour de force, aussi habile dans sa construction que remarquable sur le plan graphique. Un must !
Arnaud Gueury
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