Titre : Stop Work – Les Joies de l’entreprise moderne
Scénariste : Jacky Schwartzmann
Dessinateur – Coloriste : Morgan Navarro
Éditeur : Dargaud
Parution : Mai 2020
Prix : 18€
Fabrice aime son travail. Cadre au service achats chez Rondelles S. A., il attend avec enthousiasme la promotion qui récompensera tous ses efforts de fayotage dans l’entreprise. Mais lorsque le poste tant convoité de chef de service lui passe sous le nez au profit d’une jeunette vigoureuse, le « vieux » briscard se mue en un mollusque sans vie. Les règles de vie absurdes et ridicules du service Environnement, Hygiène et Sécurité (EHS) qui incite vivement à déclarer les « presqu’accidents » l’exaspèrent et lui donnent l’occasion de se venger. En suivant les conseils du délégué CGT, il se met dans la peau d’un syndicaliste et met sournoisement des bâtons dans les roues de ses patrons. Le bras de fer débute.
« J’en ai marre de ces conneries. J’aime mon taf! J’adore saigner un fournisseur pour augmenter les marges… Mais là, on me bride, on me vole ma place au CODIR, et en plus, on me castre!
– Je comprends, mais encore une fois, n’y va pas en frontal! »
Dans un monde ultra-mondialisé où le bien-être des employés n’est qu’un prétexte pour plus de profits, Stop Work fait du bien ! En connaissance de cause, Jacky Schwartzmann et Morgan Navarro critiquent avec panache cet aspect du monde de l’entreprise. En racontant le parcours de Fabrice, surnommé le « suceur », ses espoirs et désillusions, de ses collègues, du stagiaire blasé et des agents d’entretien, les deux auteurs proposent un panorama d’un monde formalisé, très codifié avec ses règles, ses impératifs et son vocabulaire. Le sous-titre très ironique de cet album, Les Joies du monde moderne, donne encore plus de force à la critique d’une réalité procédurale parfois tellement absurde que cela en devient nerveusement drôle et inimaginable. Un paradoxe qui malheureusement existe. On s’offusque mais on rigole aussi grâce à une mise scène dynamique et en quelque sorte uniforme où les jours se suivent et se ressemblent tel le travail à la chaîne dans une usine.
C’est un plaisir de s’apercevoir tout les bienfaits que l’entreprise peut apporter au bien-être de ces employés !
Geoffray Girard
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