Titre : Fantasio se marie
Scénariste – Dessinateur : Benoît Feroumont
Coloriste : Christelle Coopman
Éditeur : Dupuis
Collection : Tous publics
Parution : Juin 2016
Prix : 14,50€
C’est un événement peu commun chez les héros de BD ! Fantasio annonce à son vieux complice Spirou qu’il va se marier. L’heureux futur époux est tombé sous le charme de Clothilde Gallantine, fille d’une grande patronne de presse. Si l’événement s’apprête à chambouler la relation des deux compères, ils ne se débarrasseront pas comme ça de l’aventure. Alors qu’ils visitent les bureaux de Mme Gallantine, un collier est dérobé sous leurs yeux. Spirou, épaulé par Seccotine, qui profite de la situation pour remplacer un Fantasio trop amoureux pour l’action, décide d’élucider ce vol, au risque de remuer des souvenirs personnels pas très agréables…
Ce n’est pas Benoît Fespiroumont qui est l’auteur d’un Rou mais Benoît Feroumont qui fait son Spirou. Si cette blague n’entrera pas au Royaume de l’humour, elle a le mérite d’introduire un huitième dessinateur dans le club de ceux qui ont eu le privilège et (ou) la lourde tâche de s’approprier le personnage le temps d’un album (au moins). Libérés des canons de la série-mère, et de l’armada de fans qui crient, parfois à juste titre, au scandale à la moindre incohérence, les auteurs de one-shot peuvent laisser libre court à leur imagination, et réussissent souvent l’exercice avec brio. Mettons directement fin au suspens, c’est encore le cas cette fois. Benoit Feroumont impose son univers graphique – on ne peut que valider quand on adhère à son style – et mène sa barque sans difficulté apparente. On rentre bien dans cette histoire drôle, agréable à suivre, et donnant une large place aux femmes, de la future mariée et sa caractérielle de mère aux mystérieuses voleuses, en passant par Seccotine et la propre mère de Spirou ! Une présence casse-gueule mais parfaitement bien gérée. S’il se moque avec talent de la presse féminine et de la mode, l’auteur aime « ses femmes » et dénonce leur absence dans la bande dessinée classique, en jouant habilement avec le comportement de Spirou. Les couleurs de Christelle Coopman se marient bien avec le dessin et apportent du dynamisme. Même la petite touche de fantastique, finalement assez anecdotique, est appréciable, et on termine tellement de bonne humeur qu’on en oublie que Spip reste à la maison tout au long de cette aventure…
Fantasio se marie et le lecteur est heureux !
Nicolas Raduget
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Une réponse à “Spirou de (Le) #9”