Titre : La Lumière de Bornéo
Scénariste : Zidrou
Scénariste – Dessinateur : Frank Pé
Coloriste : Cerise
Éditeur : Dupuis
Collection : Tous publics
Parution : Octobre 2016
Prix : 16,50€
Dans la réserve naturelle de Kituri, au sud-est du Mozundu, le photographe Kurt, accompagné de la petite Fauvette, juchée sur ses épaules, tente d’immortaliser un okapi blanc. Malheureusement, l’histoire tourne au drame quand ils croisent la route de braconniers féroces et l’homme et la fillette sont laissés pour mort. Des années plus tard, à Bruxelles, Spirou quitte Le Moustique ! Piqué au vif par l’attitude de la nouvelle rédactrice en chef, qui souhaite masquer les inconvénients du barrage hydroélectrique d’un des partenaires publicitaires du magazine, notre héros préfère prendre la porte plutôt que de retoucher son article. En se promenant dans la rue, il a la surprise de reconnaître Noé, l’ami des animaux de Bravo les Brothers, sur une affiche de cirque, et part à sa rencontre. L’homme étant moins à l’aise avec sa propre fille qu’avec les animaux, Spirou, désœuvré, accepte d’héberger sa fille quelques temps… il s’agit de Fauvette, devenue adolescente. De quoi engendrer de l’animation en plus des cours de peinture qu’il prend à son domicile. D’ailleurs, en ville, un mystérieux peintre inconnu, rapidement estampillé chantre du « zooïsme », fait fureur auprès des collectionneurs avec ses toiles animalières. Mais qui est-il ?
Déjà le dixième one-shot de cette collection parallèle à la série-mère, qui propose à différents auteurs de nous donner leur vision de Spirou. Après le très bon Fantasio se marie, de Benoit Feroumont, paru en juin, La Lumière de Bornéo vient couronner une année 2016 de haut niveau ! Frank Pé se faisant rare dans le milieu, son album était très attendu et il tient toutes ses promesses. Pas de doute, la thématique animalière, la poésie qui se dégage de certaines planches, et même le look de Spirou façon Broussaille (non sans explication), sont autant d’éléments caractéristiques de l’œuvre de Frank, et l’auteur réalise selon nous l’un de ses meilleurs albums, son chef-d’œuvre restant certainement Les Sculpteurs de Lumière. Un point commun dans le titre, qui nous ramène à un autre trésor : « car c’est de la lumière que viendra la lumière », a-t-on pu lire chez le concurrent de Spirou, et en effet le résultat est brillant. La force de ce one-shot est qu’il ne s’agit pas que d’un album de Frank Pé, aidé par Zidrou pour affiner le scénario, mais c’est aussi un excellent Spirou, avec un héros qui a des valeurs, proches de celles que Franquin lui avait attribuées. On se plait d’ailleurs à retrouver le personnage de Noé, le misanthrope amoureux des animaux. L’intrigue se déroulant « dans un futur proche », l’album réussit également à intégrer des préoccupations modernes, et ne convaincra pas seulement les nostalgiques.
Un album personnel et épatant qui correspond parfaitement aux canons de la collection.
Nicolas Raduget
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2 Responses à “Spirou de (Le) #10”