Titre : Black Calavera
Scénariste : Yann
Dessinateur – Coloriste : Félix Meynet
Éditeur : Casterman
Parution : Février 2020
Prix : 13,95€
Maintenant que les rebelles confédérés sont vaincus, Washington n’attend plus qu’un faux pas des troupes de l’Empereur Napoléon III pour les chasser du sol mexicain. Et les directives du Maréchal Bazaine sont claires : la France ne peut se permettre un conflit direct avec les États-Unis. Cependant, le Capitaine Félix de Castelbajac/Sauvage est envoyé avec le Capitaine Hugon dans la ville voisine de Brownsville pour connaitre les véritables intentions des yankees en les espionnant dans les bars et tavernes de l’autre côté du Rio Bravo. Car ce sont bien des attaques américaines qu’ils subissent alors qu’ils défendent Matamoros. Une mission périlleuse et difficile d’autant plus que les deux militaires ne s’apprécient guère. Malheureusement, Hugon est arrêté tandis que Félix est blessé après avoir recueilli de précieuses informations. Il est retrouvé évanoui puis soigné par Martha, une muletière convoqué par le commandement yankee, qui ne le dénonce pas. Esmeralda, quant à elle, tente de survivre. Après avoir échappé à un terrible sort, elle intègre une troupe de saltimbanques où la Calavera Negra sur son épaule gauche donne une idée à Augustine Palmer qui gère les filles. La guerre avec les américains sera-t-elle évitée ? Félix croisera-t-il à nouveau la route d’Esmeralda ?
Ce cinquième tome de Sauvage est marqué par la défense très âpre de Matamoros et de Puerto Bagdad ainsi que par les derniers instants de la présence des troupes de Napoléon III sur le sol mexicain. En effet, 1867 marque la fin de « l’Expédition du Mexique » – après une intervention diplomatique du Secrétaire d’État des États-Unis William Seward et la négociation du retrait des troupes entre le Maréchal Bazaine et Benito Juárez – et l’exécution de Maximilien 1er, Empereur du Mexique. L’occasion pour Yann (Les mondes de Thorgal) de poser les dernières scènes de combat, d’espionnage et d’expliquer le pourquoi de la décision prise par Félix de Castelbajac/Sauvage en fin de récit qui impose un tournant pour la suite de la série. Sa vengeance étant assouvie, le scénariste lui offre aussi un autre but tangible en remettant sur sa route Esmeralda de façon assez surprenante. Un récit agréable et instructif sur une période assez peu explorée en BD où Yann insiste avec des dialogues qui marquent les différences culturelles des personnages. Quitte à être un peu trop caricatural comme avec le muletière Martha. L’auteur met bien avant l’amitié sincère et respectueuse entre Félix et le prussien Alfons et fait un clin d’œil au futur conflit de 1870 entre la France et l’Allemagne. Si l’histoire n’a pas toujours convaincu les lecteurs au fil des albums, le graphisme de Félix Meynet (Tatiana K.) a été salué – à chaque fois – à l’unanimité. Pour le coup, il en sera de même pour ce Black Calavera qui propose un dessin – de nouveau – très détaillé et une mise en couleurs directe qui dégage de très belles ambiances.
Un bon album qui est à la fois la fin d’une vie et le point de départ d’une autre pour Félix Sauvage.
Stéphane Girardot
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